Une rentrée pas comme les autres.
Pour nous la
rentrée était synonyme de reprise du travail, cette année: c'est différent!
Enfin nous y
sommes!
Pour nous la
rentrée, cette année, est synonyme de début de grandes vacances... ce qui est
peu ordinaire. Pas de réunion avec les collègues, pas de surprise avec l'emploi
du temps.... Nicole ayant pris un congé sans solde, la retraite de François
étant arrivée, nous pouvons en profiter pour partir, ce que nous attendions et
préparions depuis longtemps.
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Nous passons Port Navalo |
Le programme
est simple pour ce début d'automne, comme l'annonce le titre de notre blog,
nous partons pour hiverner le bateau au Maroc sous un ciel plus clément que
celui de Bretagne. Destination donc Saïdia, nous sommes partis de Larmor Baden
ce mardi 11 septembre sous une pluie battante, pour Noirmoutier:
Première nuit au bois de la chaise, désert en ce début septembre. Puis escale technique aux Sables d'Olonne pour prendre compléter la garde robe de Mariposa avec un génaker tout neuf afin de booster un peu le bateau dans le petit temps et cap pour la Corogne...
Première nuit au bois de la chaise, désert en ce début septembre. Puis escale technique aux Sables d'Olonne pour prendre compléter la garde robe de Mariposa avec un génaker tout neuf afin de booster un peu le bateau dans le petit temps et cap pour la Corogne...
Malheureusement
l'escale va durer plus longtemps que prévue car une erreur s'est produite dans
la livraison d'une partie du gréement; il faut échanger 2 câbles trop long de
80 centimètres.... on est bon pour une ou deux nuits supplémentaires aux
Sables. On espère que la MTO favorable actuellement avec un léger vent de Nord Est va tenir encore un peu mais rien est certain.
Une rencontre aux Sables.
Amarrés au ponton à Port Olonna depuis plusieurs jours, nous avons vu accoster
prés de nous un vieux gréement avec un homme seul à bord. Ce bateau attira
notre attention, par son allure. Une foule de curieux et de journalistes défila
sur le ponton ce qui nous intrigua un peu plus. Il s'agissait d'un bateau et
d'un marin connu: Guy Bernardin et son bateau ''Spray of Saint Briac''
qui arrivaient de la cote Est des USA aprés 48 jours de mer!
Ce bateau
est la réplique construite par un américain dans les années 70 du bateau de
Joshua Slocum premier marin à faire le tour du monde en solitaire dans les
années 1890, Guy Bernardin qui a racheté le bateau fut un des participants au
premier Vendée Globe de 1989 non classé à l'arrivée pour s'être fait soigné une
dent fêlée en Tasmanie dont l'état devenait préoccupant.
Ce bateau
sera exposé avec ''Joshua'' de Bernard Moitessier, ''Kurun'' de Jacques Yves le
Toulemin et d'autres pendant les préparatifs du prochain Vendée Globe. Ensuite,
Guy Bernardin ira hiverner son bateau au Portugal, peut-être que nos routes se
croiseront à nouveau, pour le moment présent, ce fut une une belle rencontre pleine d'émotions.
Voici ''Spay'' dont l'original a plus d'un siecle. |
Le golfe de Gascogne
Le Golfe de
Gascogne a mauvaise réputation, il faut pourtant bien le traverser pour
descendre vers l'Espagne. Retenus plusieurs jours aux Sables d'Olonne pour
raisons techniques, nous étions impatients de partir afin de profiter des vents
d'est / nord-est déjà établis depuis quelques jours, et pour peut-être
plus pour bien longtemps.
Nous quittons les Sables mardi 18 septembre au matin direction la Corogne, 350 Nautiques cap au 240°. Avec plaisir nous découvrons notre nouveau génaker qui
propulse MARIPOSA à 5/6 kts dans un vent de 2/3 beaufort.
Le vent est
monté tout au long de la journée jusqu'à force 5/6, ce qui nous permit de progresser
rapidement. Rapidement, ce fut aussi le mal de mer qui progressa. Le Capitaine
en premier, puis le matelot, c'est à dire tout l'équipage! Seul, le pilote automatique,
fut capable d'accomplir la tâche qui lui fut confiée dés le départ, qu'il soit
ici remercié. S'il demandait que sa solde soit augmentée pour la qualité de son
travail, sans réserve et sans discussion nous lui accorderions volontiers tant
il fut précieux pour nous.
Le mal de
mer est plus qu'une indisposition, cela conduit à ne plus avoir envie de réagir
aux conditions sérieuses. On attend, on retarde sans cesse les décisions et les
actes qui sur un voilier doivent souvent être exécutés sans attendre.
Pour ce vent
moyen, l'état de la mer était vraiment désordonné avec du clapot généré par le
vent d'est sur une houle résiduelle de nord ouest. Je vous passe les détails
mais nous n'avons rien pu avaler pendant 3 jours!
La première
nuit, nous étions encore suffisamment valides pour prendre la sage décision de
remplacer le génaker par le génois et de prendre un ris dans la grand voile.
Bien vu, car le vent à continué de monter. Nous avons traversé
plusieurs flottilles de chalutiers dans la nuit noire ce qui eu pour effet de
maintenir le capitaine en éveil.
La 2ème
journée continua de malmener nos estomacs avec autant de ténacité, le seul
bénéficiaire fut le compteur de miles qui progressa avantageusement, aussi,
conscient de notre incapacité à maintenir une veille efficace sur le bateau et
du risque réel de collision nous décidons de faire escale à Gijon pour éviter
une 2ème nuit de galère en mer. Cela fut cependant pénible car nous sommes
arrivés à 23 heures avec un vent établi maintenant à force 8. Dans la nuit noire, sans connaitre l'endroit, nous sommes allés mouiller sous le vent de la côte dans une petite crique, devant une plage que nous découvrirons le lendemain matin. Notre GPS et le traceur nous ont bien aidés encore une fois!
Eux aussi
peuvent être remerciés pour le bon boulot qu'ils ont fournis.
J'écris ces
lignes quelques jours après cette traversée. Sur le moment, nous nous
demandions réellement ce que nous étions venus faire dans cette galère. L'idée
de tout abandonné nous traversa l'esprit, ainsi que le désir de pouvoir
s'allonger sous notre pommier. Pourquoi avons nous quittés notre maison de
Bretagne où nous étions si bien?
La Corogne
Nous voici
enfin arrivés à La Corogne que nous espérions atteindre en une seule étape
depuis notre départ des Sables.
Le changement de programme que nous avons du adopter bien malgré nous (voir le note précédente) nous a permis de longer la côte d’Asturie puis de Galice que nous n’aurions pas vu de si prés en faisant route directe sur la Corogne.
Cette côte est agréable à suivre car sauvage et découpée, elle offre de nombreux mouillages, les rias donnent envie de remonter ces cours d’eau en pénétrant dans les montagnes toutes proches par des fjords. Chose que nous n’aurons pas le temps de faire. La nature semble sauvage, beaucoup de forêts de conifère sont exploitées, témoin ces billes de bois entreposées dans les petits ports dans l’attente d’un caboteur. Les ports de pêche sont nombreux avec beaucoup de bateaux en activité, des gros biens entretenus et des petits un peu rafistolés. Le soir, après le travail, de nombreux pêcheurs viennent sur les jetées pêcher par distraction ou par nécessité? La Crise est passée pas là.
Depuis Gijon nous avons rallier la Corogne en 4 étapes, faisant escale successivement à Ensenada de Canero, à Burela, et à Curino.
Ces escales bucoliques n’ont pas toujours été calmes et sereines. Les restes de
la tempête ‘’Nadine’’ après avoir sévi de l’autre coté de l’atlantique sont
venus s’agiter par ici. Notre quiétude, bien à l’abri du port de pêche de
Curino, à été malmenée, c’est le moins que l’on puisse dire. Arrivé le samedi
22 septembre dans ce port, nous n’en repartirons que le jeudi 27, bloqué par le
mauvais temps et par une ancre engagée impossible à remonter !
Le vent est monté, 2 jours de suite, dimanche et lundi, passant en quelques instants de force 3/4 Beaufort à 7/8 voir 9 Beaufort. L’anémomètre du bord ayant enregistré 49.9 Kts ! Nous étions protégé sous le vent des montagnes, mais peut-être que ces mêmes montagnes ont généré des rafales plus violentes à cause du relief et des vallées, le vent accélérant en descendant de la montagne.
Dans ces conditions notre ancre à chassé dés les premières bourrasques, nous laissant dériver vers les bateaux de pêche. Panique à bord et surprise nous nous arrêtons à distance raisonnable. Voulant mouiller à nouveau à distance respectable, nous n’avons pas pu relever notre ancre. C’est avec beaucoup d’inquiétude, ne sachant pas par quoi notre ancre était coincée, que nous avons attendu l’accalmie durable.
Nicole en arrivant dans cet endroit me dit : ‘’ il n’a pas plu depuis notre départ’’. Il ne faut jamais provoquer les dieux du ciel, bien des druides vous le diront, car des trombes d’eau se sont abattues sur nous et notre bateau qui fut lessivé et rincé du sel accumulé sur le pont pendant notre traversée.
Le vent se calma petit à petit, le mercredi 26, nous avons enfin pu remonter notre ancre sans pour autant la dégager tout de suite, nous n'avons pu que l’apercevoir, coincée par un méli-mélo de cordages et de câbles d'acier laissé par négligence au fond de l'eau. Ce n’est qu’à la marée basse du soir que nous avons réellement découvert la situation : l’ancre était engagée dans une chaine mère, emmêlée autour de bouts, d’un reste de filet et surtout d’un câble en acier, le tout bien serré après ces 3 jours de gros temps ! Avec patience, sans jurons, (ça c’est vrai) nous nous sommes libérés vers 19 heures.
A la réflexion, ce méli-mélo hyper solide nous a surement sauver d’une situation délicate, grâce à lui nous avons tenu bon pendant la tempête. Une leçon pour conclure, c’est promis, jamais je ne mouillerai plus sans mettre un orin, particulièrement ici en Espagne où beaucoup de choses étranges trainent sur l’eau et de toute évidence au fond de l’eau.
Le vent est monté, 2 jours de suite, dimanche et lundi, passant en quelques instants de force 3/4 Beaufort à 7/8 voir 9 Beaufort. L’anémomètre du bord ayant enregistré 49.9 Kts ! Nous étions protégé sous le vent des montagnes, mais peut-être que ces mêmes montagnes ont généré des rafales plus violentes à cause du relief et des vallées, le vent accélérant en descendant de la montagne.
Dans ces conditions notre ancre à chassé dés les premières bourrasques, nous laissant dériver vers les bateaux de pêche. Panique à bord et surprise nous nous arrêtons à distance raisonnable. Voulant mouiller à nouveau à distance respectable, nous n’avons pas pu relever notre ancre. C’est avec beaucoup d’inquiétude, ne sachant pas par quoi notre ancre était coincée, que nous avons attendu l’accalmie durable.
Nicole en arrivant dans cet endroit me dit : ‘’ il n’a pas plu depuis notre départ’’. Il ne faut jamais provoquer les dieux du ciel, bien des druides vous le diront, car des trombes d’eau se sont abattues sur nous et notre bateau qui fut lessivé et rincé du sel accumulé sur le pont pendant notre traversée.
Le vent se calma petit à petit, le mercredi 26, nous avons enfin pu remonter notre ancre sans pour autant la dégager tout de suite, nous n'avons pu que l’apercevoir, coincée par un méli-mélo de cordages et de câbles d'acier laissé par négligence au fond de l'eau. Ce n’est qu’à la marée basse du soir que nous avons réellement découvert la situation : l’ancre était engagée dans une chaine mère, emmêlée autour de bouts, d’un reste de filet et surtout d’un câble en acier, le tout bien serré après ces 3 jours de gros temps ! Avec patience, sans jurons, (ça c’est vrai) nous nous sommes libérés vers 19 heures.
A la réflexion, ce méli-mélo hyper solide nous a surement sauver d’une situation délicate, grâce à lui nous avons tenu bon pendant la tempête. Une leçon pour conclure, c’est promis, jamais je ne mouillerai plus sans mettre un orin, particulièrement ici en Espagne où beaucoup de choses étranges trainent sur l’eau et de toute évidence au fond de l’eau.
Le Cap Finistère
Depuis ‘’la
Corogne’’, nous avons parcouru plus de 300 Nautiques sans avoir pu
écrire dans notre blog faute de connexion internet. La clef 3G+ Every where
d’Orange n’a que le nom pour faire croire que l’on sera connecté partout…. Et
pourtant les spécialistes du service après vente sont depuis 15 jours mobilisés
à plusieurs pour régler notre problème dans les meilleurs délais!
Ce blog
n’étant pas fait pour dénoncer, ni le manque de compétences, ni la manière
frauduleuse de vendre du temps de communication sans assurer le service,
je passe donc aux choses sérieuses qui nous intéressent : vous
donner quelques nouvelles de notre périple.
De la
Corogne au cap Finistère, la cote espagnole est entrecoupée de ria dans
lesquelles il est possible de trouver un mouillage comme à ‘’Camarinas’’
où il est possible de rester plusieurs jours afin de découvrir la baie. Dans ce
décor maritime proche de la montagne, nous avons eu, à plusieurs
reprises, la sensation de naviguer sur un lac de montagne. Cette réalité
a été d’autant plus forte lorsque nous avons vu un soir, apparaitre
quelques nuages, s’accrocher aux sommets du relief, au réveil le lendemain
matin, ces nuages étaient accrochés cette fois aux sommets des
maisons ! Nous avons donc quitté, ‘’Muros’’ (notre mouillage)
dans la brume, laissant faire le GPS !
Entre
Camarinas et Muros, nous avons passé le cap Finistère qui marque notre
progression, maintenant nous descendons plein sud !
Le cap Finistère |
Iles Ciés |
Iles Ciés |
Iles Ciés |
Iles Ciés |
Iles Ciés |
La cote
portugaise diffère de la cote espagnole, elle est plus basse, rectiligne et
sans beaucoup d’abri. Nous avons remonté une lagune, celle de ‘’Aveiro’’
pour nous abriter le soir du 5 octobre. Cette date est un jour férié pour
les portugais qui fêtent ce jour là la république. En
remontant la rivière nous avons été surpris de voir tant de
monde sur l’eau et sur les berges à pécher. Ce jour férié explique cela mais
cette occupation n’est pas seulement un divertissement mais certainement une
nécessité. En débarquant nous nous rendons compte du manque de
moyen, il n’est pas rare de voir des pécheurs aller relever leurs filets
à l’aviron, l’état du matériel est révélateur de la misère. En sachant regarder,
on se rend compte de la simplicité omniprésente, ici on ne gaspille pas,
on s’accommode, ou plutôt on raccommode. Cette façon de s’adapter
au manque de moyen rend à nos yeux les portugais sympathiques, ils le sont
aussi au quotidien pour nous rendre service chaque fois que nous avons besoin
d’un renseignement. Nous avons un peu de mal à nous sentir à l’aise avec notre
‘’signe extérieur de richesse'' qu’est notre bateau au milieu de bateaux
utilitaires bien moins équipés que le notre.
Nous avons
quitté cette ria pour une étape au moteur vers ‘’Figueira da Foz’’ pour
cause de vent de sud. Nous passons la nuit dans l’avant port, devant une petite
plage entre les digues qui nous protègent peu de la houle ne voulant pas
aller dans la marina qui semble peu appropriée pour notre cata.
Le 7
octobre, nous naviguons dans la brume, ce qui est fréquent par vent
faible de sud, ce qui est le cas aujourd’hui. Le moteur est sollicité.
La brume se
transforme en brouillard à notre arrivée à ‘’Sao Martinho do porto’’dont l’entrée
se fait entre 2 pointes rocheuses distantes de 200 m que nous ne verrons qu’au
moment d’être au milieu. La confiance dans le GPS et dans le lecteur
de cartes doit être sans faille, c’était le cas pour moi, ce n’était pas du
tout le cas de Nicole ! Ces sueurs froides furent vite dissipées dés notre
entrée dans cette magnifique baie quasis circulaire, encerclée d’une plage de
sable très fin. Cet endroit est devenu un lieu de villégiature proche de
Lisbonne, les voitures garées sur le front de mer ce dimanche témoignent que la
misère n’est pas partout.
Nous pensons
prendre quelques jours de repos à Lisbonne que nous atteindrons d’ici 2 à
3 jours .
Aveiro |
Cascais |
Cascais |
![]() |
Cascais |
Leixos |
Sao Martinho do porto |
Sao Martinho do porto |
Nous voici arrivés en Algarve.
Nous voici
enfin arrivés en Algarve. Depuis notre dernière lettre, nous nous sommes
arrêtés quelques jours à Cascais pour un peu de repos et aussi pour visiter
Lisbonne.
C’était
toujours l’été, nous y avons passé un dimanche agréable, en compagnie de
bateaux voyageurs venus pour la plupart du nord de l’Europe ayant pour
destination les Antilles et plus rarement la Méditerranée.
Depuis
Cascais, nous avons fait ‘’étape’’ à quelques milles de Sésimbra, au pied d’une
falaise dans un univers minéral où nous étions seuls au monde avec pour décor
une muraille et des éboulis de roches qui n’invitaient à s’aventurer sur la
plage… Ensuite nous nous sommes arrêtés dans le petit port de pêche de Sines,
maintenant enclavé dans un grand port pétrolier qui a fait perdre tout le
charme à cette petite ville où Vasco de Gama est né, dommage.
Après Sines
il n’y a pas d’abri possible avant le cap St Vincent, ce qui oblige à faire une
longue route de 60 Nautiques. Nous pensions profiter d’un vent portant annoncé à
la MTO (il y a 3 jours) mais depuis la situation à évolué et nous avons eu
droit à un vent de force 5/6 de sud c'est-à-dire de face. Au lieu d’user les
voiles, nous avons usé du gasoil… et nos estomacs qui ne se font toujooours pas
à une mer formée. Après 10 heures de ronron machine, nous avons trouvé un
premier refuge juste derrière le cap St Vincent, puis un deuxième refuge à 3 Nautiques
plus à l’est dans l’anse de Sagres, un peu moins soumise à la houle qui contourne
le premier cap. La nuit fut agitée, par le clapot et aussi par l’alarme de
mouillage du GPS qui nous a tirés du lit pour revoir notre mouillage par 2
fois !
Au réveil
nous nous sommes aperçu que nous avions approché d’un peu trop prés la cote en
remouillant car la bouée de notre orin se balançait dans les rouleaux qui
déferlaient sur la plage devant nous. Nous avons sagement attendu que l’eau
remonte un peu pour aller relever l’ancre et partir sur la pointe des pieds en
marche arrière sans se faire remarqué, n’étant pas fière de notre imprudence.
Alvor |
Aujourd’hui
le soleil est revenu (ce qui marque sans doute la différence avec la
Bretagne). Nous échouons sur du sable dur, avec un décor de carte postale autour
de nous. Nous sommes seuls, il n’y a pas beaucoup d’eau ce qui explique
peut-être notre solitude. La cote est bordée de falaises de roches friables,
découpées comme par enchantement pour former des formes étranges comme seule la
nature sait faire, compliquant à souhait les cavités, les grottes, les pics et
les excavations aux fonds des quelles une plage minuscule n’est accessible que
par la mer…. Cela tombe bien, on ira demain en annexe.
Nous quittons le Portugal...
Après 3
semaines passées à longer la côte portugaise sur prés de 450 Nautiqes, nous voici
de retour en Espagne, en route vers la grande Bleue.
Nous quittons le Portugal.
.
Dans la dernière note, je vous annonçais que nous irions visiter les falaises et les grottes marines de Praïa da Rocha en annexe. L'idée formulée la veille sous le soleil, était excellente, malheureusement nous partons d' Alvor le matin sous la pluie avec une visibilité de 1 mille à peine. Nous passons devant les merveilles de la nature sans pouvoir prendre une photo...et sans les distinguer (un conseil, allez directement voir sur le net les photos que tout le monde fait)!
Devant ce fait nous nous arrêtons à Portimao à quelques milles de là, espérant pouvoir continuer le lendemain avec le soleil annoncé par la météo. Nous mouillons dans l'avant port parmi quelques bateaux qui comme nous attendent des jours meilleurs. Nous serons ballotés toute la journée et toute la nuit par la houle qui entre dans l'avant port et par les bateaux de pêche qui font fi de la pluie et de la brume; on les comprend, on les admire et on les plaint tout à la fois.
Nous tenions à revoir cet endroit car nous y avions campé il y a 34 ans exactement, dans un terrain vague qui faisait office de terrain de camping devant la plage de Praïa da Rocha. Si les roches et les falaises n'ont pas changées, elles sont toujours là, un peu bousculées cependant. L'endroit s'est métamorphosé, une ville de plusieurs milliers d'habitants à surgi de terre. Les hôtels de standing, les immeubles, la marina moderne ont repoussé la misère et la pauvreté pour mieux accueillir les touristes d'Europe du nord pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois. La douceur du climat et le coût de la vie faisant certainement plus que le site naturel pour promouvoir l'endroit.
Nous quittons cet endroit sans regret, continuant notre voyage sous la pluie. Les statistiques annoncent 5 jours de pluie en octobre dans la région de l'Algarve, en 9 jours, il aura plu 7 jours.
Nous arrivons dans la lagune de Faro, dans un tout autre décor sauvage ou la nature est restée sans changement. Nous y serons ''bloqués'' 4 nuits à cause des orages qui resteront sur place, comme nous, plus longtemps que prévu.
Nous en profitons pour débarquer sur l'ile de ''Culatra'', curieux d'aller voir ces cabanes faites de bric et de broc que nous apercevons depuis notre bateaux. Sur cette ile, il y a principalement 2 villages:
Un, constitué de maisonnettes joliment décorées, entretenues avec soin, dont nous parcourons les rues avec plaisir. Ce village pratiquement désert lors de notre passage est constitué de résidences secondaires, dont les propriétaires aisés peuvent embellir leurs demeures.
Un autre village constitué de maisonnettes plus rudimentaires, dont l'aspect fonctionnel indique qu'elles sont occupées par des travailleurs de la mer à proximité du port de pêche. Ici, la déco n'est pas voulue ni choisie, elle se fait toute seule par les filets de pêche et autre matériel qui donne à ce village son authenticité.
La pêche ici occupe beaucoup de monde, mais pour quel bénéfice? On voit beaucoup de barques sur l'eau se déplaçant à l'aviron, pendant des heures, à relever les filets ou à pêcher à la ligne.
Toute cette atmosphère, cette simplicité, ce manque de moyen évident, rend une fois de plus à nos yeux les portugais sympa.
La lagune de Faro est très étendue environ 10 Nautiques pour remonter vers Faro à l'ouest et presque autant pour aller à Olhao à l'est. Ces deux culs de sac méritent d'être vus par curiosité mais ces endroits sont des pièges à rats où la place fait défaut pour pouvoir mouiller en toute tranquillité. Le seul mouillage sans problème se situe le long de l'ile de Culatra où la place ne manque pas...
Bien qu'étant partout au milieu de la nature, le calme est perturbé par les nombreux avions charter qui arrivent et repartent chaque jour par dizaine de l'aéroport de Faro en survolant la lagune.
Nous quittons cette lagune sous un ciel chargé de gros nuages noirs, pariant sur des éclaircies plus nombreuses et un retour du soleil, l'avenir nous donnera raison. Ce soir nous sommes à nouveau en Espagne, en Andalousie, dans la marina de ''Mazagon'' proche de Huelva. Marina nouvelle ou nouvellement agrandie dont la place ne manque pas, la moitié des places sont inoccupées en cette saison.
Nous resterons ici quelques jours, en touristes, encore une centaine de milles avant Gibraltar pour le prochain épisode....
Gibraltar, porte d'entrée ou de sortie?
Nous sommes
restés 5 nuits à Mazagon à attendre que la pluie cesse enfin. Nous profitons de
cet arrêt forcé pour aller par le bus visiter Huelva. Cet important port de
commerce est situé à une vingtaine de kilomètres de la mer, sur une rivière, et
n'offre pas beaucoup d'intérêt à y venir en bateau, les places de stationnement
étant très limitées. Nous visitons le centre ville et la statue de Christophe
Colomb qui montre du doigt la direction des Amériques. Le jardin public est
garni de palmiers et autre végétation qui annoncent ainsi que l'architecture
des bâtiments, l'Afrique toute proche. Le trajet en car nous fait aussi
découvrir que nous sommes dans la région productrice de fraises, cultivées de
façon industrielle par une main d'œuvre africaine.
Je
m'aperçois, en voulant préparer la nav du lendemain, que le lecteur de carte
est bloqué, figé, sur la page d'accueil. Impossible de l'éteindre ou de le
rallumer! C'est pourtant l'élément essentiel qui nous guide dans notre voyage,
je n'ai pas manqué dans ces notes d'y faire allusion et de vanter ses mérites
tant il est utile.
Je ne suis
cependant pas trop inquiet car visiblement il s'agit d'un bug plus que d'une
panne. Je sais que demain, par téléphone, SD Marine me dira comment faire un
reset. La procédure n'est pas décrite dans le manuel d'utilisation, c'est bien
dommage, c'est même grave car on n'a pas toujours la possibilité de téléphoner
au service après vente, il vaudrait mieux pouvoir être autonome. Questionné à
ce sujet, le technicien me répond que c'est pour éviter que les voleurs sachent
comment faire.... Mais les voleurs (dont c'est le métier) connaissent
parfaitement la marche à suivre. Alors pourquoi mettre dans l'embarras un
utilisateur honnête et malchanceux d'autant plus que ce bug ne devrait pas se
produire?
Nous
quittons Mazagon pour Cadix, le vent (3 à 4 Kts) nous oblige à recourir une
fois de plus aux moteurs. Cette navigation n'a rien de particulier, nous
arrivons dans la baie de Cadix par le nord ce qui nous fait découvrir en
premier les installations portuaires importantes et les chantiers navals. Nous
allons mouiller dans le fond de la baie devant une belle plage de sable à coté
de Puerto Sherry. Le cadre verdoyant est sympa, nous y sommes seuls, normal
pour cette époque mais certainement exceptionnel en été. Ce mouillage est
ouvert au sud, la houle d'ouest y pénètre un peu, cela est supportable pour une
nuit. La nuit suivante sera différente, nous serons à Barbate, ne sachant pas
si notre cata pourrait trouver une place dans ce port, nous décidons de
mouiller devant le port juste derrière la jetée. Devant la plage, les vagues
viennent déferler, nous serons ballotés une fois de plus pendant toute la nuit.
Nous sommes un peu consolés en voyant arriver dans la nuit un vieux gréement
pour mouiller à coté de nous, se balancer comme nous malgré sa voile d'artimon
gardée haute.
Après cette
nuit agitée, nous partons sans tarder. Nous avions prévu de nous arrêter à
Tarifa, port à l'entrée du détroit de Gibraltar, afin d'attendre le moment
favorable pour franchir le détroit. Tarifa étant réputé pour avoir 300 jours
par an des vents de 30 kts et plus, principalement d'est, avec la particularité
de voir le brouillard tomber en quelques instants. Dans ces parages où le
trafic maritime est important, il vaut mieux attendre le bon moment.
Aujourd'hui, pas besoin d'attendre, les conditions favorables sont réunies. Pas
de vent, on aurait aimé en avoir un peu quand même, très bonne visibilité, le
courant porte vers l'est ce qui est pratiquement toujours le cas puisque la
Méditerranée se remplit par le détroit.
Dans ces conditions nous continuons en surveillant les cargos, (une dizaine), qui se suivent bien alignés dans leur rail respectif. L'attention devant être portée plus particulièrement sur les ferries qui traversent le détroit à grande vitesse. Tout cela n'a rien d'exceptionnel. Au contraire, cela crée un peu d'animation dans le cockpit, ce trafic oblige à maintenir une attention qui rompt la monotonie des navigations pendant lesquelles on ne rencontre personne. Les jumelles sont de sortie, il y a un peu de spectacle. Nous faisons notre entrée dans la grande bleue accompagnés par une bande de dauphins qui tournent joyeusement autour du bateau en signe de bienvenue, c'est du moins comme cela que nous le comprenons.
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Gibraltar |
Dans ces conditions nous continuons en surveillant les cargos, (une dizaine), qui se suivent bien alignés dans leur rail respectif. L'attention devant être portée plus particulièrement sur les ferries qui traversent le détroit à grande vitesse. Tout cela n'a rien d'exceptionnel. Au contraire, cela crée un peu d'animation dans le cockpit, ce trafic oblige à maintenir une attention qui rompt la monotonie des navigations pendant lesquelles on ne rencontre personne. Les jumelles sont de sortie, il y a un peu de spectacle. Nous faisons notre entrée dans la grande bleue accompagnés par une bande de dauphins qui tournent joyeusement autour du bateau en signe de bienvenue, c'est du moins comme cela que nous le comprenons.
Nous
apercevons au loin le célèbre rocher, nous quittons l'Europe, nous longeons
maintenant la cote marocaine sans trop savoir où nous allons, n'ayant pas
trouvé de guide pour cette région. Nous identifions sur la carte électronique
les quelques endroits où il semble possible de mouiller sachant que peu
d'endroits seront de bons abris, nous avions identifié cependant 4 ou 5
mouillages afin de parcourir les 180 milles restants d'ici Saïdia en 3 ou 4
jours, tranquillement.
Fort de ce
principe, nous mouillons devant une belle plage par 4 à 5 mètres de fond de
sable en fin d'après midi à la hauteur de la ville de Tétouan. Il semble que
nous sommes seuls au monde, nous n'avons pas vu d'autres voiliers depuis
longtemps. Seuls peut-être mais surveillés. Après avoir pris une bonne douche
pour ''laver'' la fatigue accumulée depuis plusieurs jours, après avoir pris un
bon repas, nous nous apprêtons à passer enfin une bonne nuit car le vent est
tombé complètement et il n'y a pas de houle. La pluie, sous forme de crachin,
commence à tomber, la nuit se fait noire, nous sommes bien au chaud, bien au
sec. On se sent bien ici quand soudain, contre toute attente, un bateau fait
son apparition. Par le hublot, nous voyons, à quelques mètres de nous, un
projecteur pointé vers nous. Incrédule, je pense un instant qu'il s'agit d'un
pécheur venu relever ses filets près desquels nous nous serions installés. Je
sors pour éventuellement m'excuser mais c'est une avalanche de questions qui me
tombent dessus : Qu'est-ce que vous faites ici? D'où venez vous? Pourquoi
n'êtes vous pas dans un port? Vos papiers!
J'ai envie
de répondre : Je vous en pose moi des questions. Je comprends qu'il vaut mieux
ne pas faire le malin. Je me sens pourtant dans le bon droit : sur la carte
figure le symbole d'un mouillage recommandé, je n'ai pas le sentiment d'être en
infraction. Visiblement cela ne plait pas aux autorités contactées par radio
qui nous obligent à quitter les lieux sur le motif invoqué de zone sensible.
Nous devons suivre la vedette vers un port dont on ne sait pas s'il pourra nous
accueillir, ni dans quelles conditions. Vu la façon dont cette vedette nous a
abordé en arrivant tout à l'heure, par le travers, en tapant son balcon avant
sur notre bordé sans ménagement et sans excuses, je négocie une autre solution,
reprendre la mer pour quitter les lieux. La nuit paisible sera pour une autre
fois. Nous remontons donc l'ancre et quittons ce mouillage ''recommandé'' sous
l'œil de la police dont la vedette tout feu éteint se tient à quelques
encablures de nous jusqu'à notre départ.
Dans un vent
variable en intensité et en direction, nous passons la nuit à rouler et
dérouler le genaker. La navigation est simple, nous nous éloignons de la cote,
il n'y a personne sur l'eau excepté les sacs plastiques et les troncs d'arbres!
Nous dormons
plus ou moins, nous savons que nous devons rejoindre directement Saïdia pour y
trouver le repos, nous devinons que la ''zone sensible'' c'est tout le
littoral, nous apprendrons par la suite que les mouillages envisagés d'après la
carte n'étaient pas non plus la bonne solution, les autorités marocaines
n'aiment pas la pratique du mouillage sauvage. La raison étant certainement la
lutte contre le trafic des clandestins.
Dans ces
mêmes conditions nous passerons une seconde nuit en mer avec un peu plus de
trafic à l'approche de Melilla, enclave espagnole dont le port de commerce est
fréquenté par des ferries, nous en verrons deux passer à proximité de nous.
Le jour se
lève avec dans le lointain la silhouette de la cote jusqu'à Saïdia. Notre route
nous fait passer prés des iles Chafarinas, archipel de 3 iles espagnoles de
quelques centaines de mètres de large, situées à 2 Nautiques de la côte marocaine.
![]() |
iles Chafarinas |
La vue de
ces iles abruptes, rocailleuses, découpées nous incite à nous approcher un peu
plus. Vues du nord ouest, ces iles semblent inhabitées, donnant un caractère
sauvage qui ne manque pas d'intérêt. Un coup d'œil sur la carte, on peut même
passer entre deux, ce que nous faisons en prenant photos sur photos. Nous
sommes à peine intrigués en voyant des miradors, des guérites. Un canon,
peut-être décoratif mais quand même est pointé vers le Maroc, cela nous semble
une faute de goût de la part du roi d'Espagne envers son collègue Marocain.
Nous découvrons au sud de l'ile principale : un port avec une caserne, des
bâtiments, des installations plus ou moins complexes. L'ile n'est pas déserte!
Nous sommes surveillés, un ''zodiac'' surpuissant vient à notre rencontre nous
précisant, en espagnol, que le passage entre les iles est interdit. Trop tard,
c'est fait. Rien ne l'indique, comment peut-on le deviner? Là encore sur la
carte figure le symbole d'un mouillage ''recommandé''!
Nous venons
de passer, sur une distance de quelques milles, en territoire espagnol. Ce
détour improvisé à la dernière minute nous l'avons fait alors que nous avions
hissé depuis longtemps le pavillon marocain dans les barres de flèches et que
nous n'avions pas envie d'amener le pavillon marocain pour hisser le pavillon
espagnol pendant seulement quelques minutes. Je pensais être réprimandé pour ce
manquement aux pratiques maritimes et non pour être passé en plein jour entre 2
rochers!
Si je peux
me permettre, qu'est-ce que c'est que ce comportement de gamins de maternel.
C'est mon ile, c'est à moi, c'est pas à toi, t'as pas le droit de venir ici!
Mais pour
qui se prennent ils? On est en paix, ce serait comment en temps de guerre?
On apprendra
plus tard qu'un bateau plein d'émigrés est venu s'échouer récemment ici, sur
terre espagnole donc en zone européenne mettant dans l'embarras les autorités
espagnoles.... mais pourquoi sont ils si près du Maroc? Pourquoi se payer le
luxe d'entretenir une garnison sur ce caillou? Le bon sens ne conseillerait-il
pas mieux de céder ces roches au pays le plus proche?
Passé cet
épisode, finalement drôle, nous filons vers notre destination : Saïdia que nous
devinons déjà...
Saïdia, nous y voilà.
Après bientôt 2 mois de navigation, nous arrivons au terme de notre périple.
Nous suivons
jusqu'au dernier moment la carte numérique que nous affiche le lecteur/GPS.
J 'avais
oublié à la maison la brochure décrivant ce complexe touristique, avec le plan
du port, mais de mémoire cela ne ressemble pas à ce que nous indique le lecteur
de carte. Le lecteur nous montre une entrée par l'ouest alors que nous nous
approchons, nous ne voyons qu'une digue continue dont l'ouverture ne peut être
de ce coté ci alors méfiance donc.
Méfiance
aussi en s'approchant, les bouées des pécheurs ici sont des bouteilles
plastiques transparentes, pas très visibles sur l'eau lorsqu'on a en plus le
soleil de face.
Méfiance
aussi car la radio reste muette après plusieurs appels, pourtant on m'avait
bien dit: ''ouvert 24h/24''.
Nous
contournons donc la digue inconnue de notre carte pourtant récente et trouvons
une entrée étroite certes mais bien protégée.
Le vent
faible de la matinée subitement augmente d'intensité et passe à force 5. Méfiant
encore, nous mouillons devant l'entrée, par 5 à 6 mètres d'eau sur fond de
sable. Dans l'attente que le vent se calme, que le port réponde et que nous
puissions déjeuner tranquillement, l'estomac commençant à trouver le temps
long...
Par précaution,
nous appelons le port pour indiquer nos intentions afin de rassurer les
autorités, et de garantir notre tranquillité le temps du repas. Cet fois le
contact est établi, on nous attend dès que nous serons prêt.
Après le
repas, nous prévenons de notre arrivée imminente. Nous faisons notre entrée en
découvrant au fur et à mesure de notre progression un port inachevé, en cours
de construction. Projet grandiose et ambitieux pour devenir à terme le
troisième port de plaisance de la Méditerranée. Nous cherchons un peu notre
chemin dans cet environnement désert. Dans le dernier bassin, nous commençons à voir des bateaux, des pontons
et un comité d'accueil sur un des pontons nous montrant à coup de grands signes
notre place.
Ici, comme
partout en Méditerranée, on s'amarre l'arrière au ponton, les étraves étant
maintenues par des pendilles frappées sur des corps morts au fond de l'eau, ce
qui n'est pas en usage en Atlantique où l'on s'amarre le long d'un quai ou
entre catway. Ce fut pour nous une première expérience.
Quatre
agents du port sont là pour aider à la manœuvre et pour régler les amarres, une
fois le bateau immobilisé, trois agents en uniforme, se présentent pour
inspecter le bateau : le responsable de la sécurité du port, le responsable de
la police et le responsable de la gendarmerie maritime montent à bord pour une
inspection courtoise et bon enfant. Nous sommes invités à nous rendre dès que
possible au bureau du port afin de remplir les formalités d'usage. Nous sommes
ici surpris par le nombre important de gardiens tant sur le port que dans la
médina, personne d'autre que les usagers ne montent sur les pontons dont une
simple corde barre l'entrée. Partout, nous sommes accueillis avec prévenance et
attention.
Après avoir
mis un peu d'ordre dans le bateau, nous allons voir nos voisins de ponton . Trois autres bateaux français arrivés depuis peu pour hiverner comme
nous sont ici. Nous sommes immédiatement invités pour l'apéro du soir. A tour
de rôle, pendant 4 jours nous passerons d'un bateau à l'autre pour des apéros -
veillées - dinatoires qui se prolongeront un peu plus tard de jour en jour. Ainsi
nous ferons connaissance de Guy et Jean- Pierre partis tous deux de la
Rochelle, chacun sur son bateau, voyageant de conserve pour un tour de Méditerranée
et Hélène et Michel vivant sur leur catamaran, partis de Toulon pour un voyage vers une destination inconnue.
Tous étant
membres de STW, nous avons l'impression d'appartenir à une grande famille ayant
en commun une passion, un mode de vie imposé par la vie sur l'eau, par ses
contraintes et ses obligations. Quelque soit la taille ou le type de bateau,
neuf ou ancien, on se sent proche en vivant les mêmes choses, les mêmes
aventures dans des conditions similaires, celles que la mer impose.
![]() |
Saïdia |
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Saïdia |
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La plage |
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Le marché |
![]() |
La marina |
L'activité
du port est ralentie par la saison hivernale qui commence et aussi peut-être
par la conjoncture économique. Nous vous reparlerons, lorsque nous aurons
visité un peu plus les alentours, de cette contrée en plein développement
touristique.
Pour le
moment nous faisons l'inventaire des choses à faire pour hiverner le bateau....
Ce matin, (mardi 13 novembre) la marina de Port Saïdia
est triste
Dans la
nuit, un cata français, un Vénézia venant de Marseille, a fait naufrage en
entrant dans le port.
Ce matin, (mardi 13 novembre) la marina de Port Saïdia est triste, la marina
est grave, la marina est consternée par la découverte faite au lever du jour. Dans
la nuit, un cata français, un Vénézia venant de Marseille, a fait naufrage en
entrant dans le port. Le bateau a été retrouvé quille en l'air ainsi que 4
corps sur la plage (reste 1 disparu dont le corps n'a pas été retrouvé), le
bateau partiellement enfoui dans le sable. Les circonstances de ce drame sont
peut-être plus complexes qu'il n'y parait, cependant, on peut expliquer la
chose suivante : le vent s'étant levé en début de soirée pour souffler toute la
nuit de 30 à 35 kts de secteur nord / nord est, a levé une houle dont les
vagues de 5 à 6 mètres déferlaient avec force sur la plage. Par ailleurs, le
port parfaitement abrité par une digue, possède une entrée ouverte vers l'est,
les vagues venant du nord cette nuit là ont obligé le bateau à se mettre
travers aux lames pour entrer dans la passe.
La nuit de surcroit n'a sans doute pas facilité les choses pour apprécier la
situation d'une part et pour trouver le moment opportun pour virer entre deux
lames de plus faible ampleur. Le bateau a certainement été roulé par une vague,
avec si peu de fond, et si proche de la plage qu'il était certainement trop
tard pour se sortir de cette situation qui est devenue fatale en un court
instant.
Le lendemain matin les vagues étaient vraiment grosses pour un vent fort
cependant mais loin d'avoir soufflé en tempête! La configuration du littoral
expliquant sans doute cela.
Etant si proche d'un abri, il est difficile de renoncer à trouver la protection
derrière une digue, encore faut-il y arriver.
En mer, le danger, c'est la côte. La sécurité, aurait été de se mettre à l'abri
sous le vent d'une île toute proche, en attendant le calme, en attendant le
jour. Il est facile de dire cela maintenant. Chacun sait que la mer ne pardonne
ni les erreurs, ni les imprudences, ni pour cette fois le manque de chance.
Nous ne connaitrons jamais le prénom, le visage, le sourire et les projets de
ceux que nous aurions pu accueillir au réveil, ni leur histoire mais seulement
l'épilogue tragique.
Le skipper
était un membre de notre association STW, que ce récit, dont nous sommes les
témoins involontaires, puisse nous inciter tous ensemble à la prudence.
Une double rencontre...
Nous avons
rencontré, dans le port de Saïdia, une vieille dame de 99 ans toujours pimpante
après une longue traversée, sans escale, depuis Brest.
Nous avons rencontré, dans le port de Saïdia, une vieille dame de 99 ans
toujours pimpante après une longue traversée, sans escale, depuis Brest.
Accompagnée d'un équipage de 4 marins confirmés tous à son service sous le
commandement d'Alain le skipper, cette vieille dame bientôt centenaire est en faite
un beau voilier en bois, gréé en ketch, de 18 m de long, fin et élégant,
baptisé : Héléna.
Parfaitement restauré et entretenu par une association de bénévoles, ce bateau
revient de Brest où il était invité cet été pour le rassemblement des vieux
gréements.
Cette rencontre fut accompagnée d'une deuxième rencontre qui fut pour nous une
réelle surprise. Un des équipiers d'Héléna est venu un matin nous rendre visite
en nous demandant si on était mouillé à Larmor Baden. Nous disant avoir vu,
depuis la fenêtre de sa maison, notre bateau l'hiver dernier dans le Pool de
Berder, précisant que le chantier Guillemot lui avait indiqué notre présence
ici même!
Que l'on connaisse: Vannes, Port Navalo ou le Crouesty cela se conçoit
facilement mais Larmor Baden qui est plus modeste par la taille de son port,
cela est plus surprenant. Connaître le pool de Berder où il y a, en pleine
saison, 10 bateaux cela devient incroyable, et que l'on se retrouve au même moment
à plusieurs milliers de kilomètres, à discuter sur le ponton d'une marina qui
est elle aussi peu connue, à parler des mêmes personnes et des mêmes lieux,
cela devient un miracle.
Il n'y a pas qu'au départ des grands ports que l'on fait de belles et longues
croisières, l'essentiel étant d'avoir accès à la mer, même depuis un endroit
minuscule.
Cette rencontre nous a permis de visiter un bateau d'exception: Héléna, de
rencontrer un équipage sympathique, et de découvrir une association active et
courageuse.
Fin de la première manche
Comme je l'avais
annoncé voici le supplément gratuit et le grand jeu concours sans obligation
d'achat...
Comme je
l'avais annoncé voici le supplément gratuit et le grand jeu concours sans
obligation d'achat...
Voici le
lien qui va vous permettre de visionner quelques photos prises pendant notre
périple depuis Larmor Baden jusqu'à Saidia.
Ceci va mettre
ce blog en sommeil pour quelques mois, nous rentrons en France pour passer
l'hiver au coin du feu, et pour préparer le prochain voyage.
Parmi les
photos, une n'a pas été prise pendant le voyage, à vous de trouver laquelle.
(Jeu à partir de 3 ans). Les 5 premières réponses recevrons nos vives
félicitations!
De retour à SAIDIA après l'hiver.
Nous venons
de retrouver notre bateau ce mardi 23 avril 2013. Laissé depuis bientôt 6 mois
dans la marina de SAIDIA au MAROC, "MARIPOSA", a bien supporté
l'hiver. Un peu de toilette est quand même nécessaire, le vent et la pluie se
sont amusés à barbouiller le bateau d'une couleur rougeâtre, celle de la terre
d'ici. Le jet d'eau ne suffit pas, il faut passer la brosse à la main! le
skipper regrette fort qu'il n'y ait pas de mousse à bord.
La Marina
n'a pas changé, seules, les voies d’accès sont en travaux et le bitume des
parkings est en réfection.
Dés notre
arrivée, nous avons quitté l'hiver pour basculer dans
le printemps en changeant simplement de tenue. Fini les chaussettes, vive les
tongues!
Cela fut de
courte durée car trés vite une dépression est passée par là, le vent à vite
remis les pendules à l'heure d'hiver!
De 28° on
est passé à 14°, mais de quoi se plaint-on? Il semble que pendant ce temps là,
il neigeait encore en Normandie! Aujourd'hui lundi 29, on a remis short et
Tshirt, comme cela, on nous prend pour des touristes que nous sommes un peu.
Nous avons
fait une rencontre étonnante ici dans la marina. D'abord, une voiture
immatriculée dans le Morbihan, a attiré notre attention puis, nous avons
rencontré son propriétaire: une dame qui habite Baden, village voisin de Larmor
Baden où nous habitons.
Le plus
étonnant encore, l'an passé, j'avais échangé par mail avec un skipper dont le
bateau était à Saidia pour avoir quelques info sur la vie ici et ses
impressions sur la marina. La localisation de son bateau et le site
STW m'avaient tout simplement permis d'entrer en contact par mail sans
connaître l'adresse de résidence et sans connaître la personne physiquement.
Cet interlocuteur était précisément le mari de cette dame. Nous avions échangé
sur internet des informations sur un lieu situé à 2000 km de chez nous
alors que nous étions voisins à quelques kilomètres prés.
L'an passé
nous avions ici même rencontré un équipier qui habite aussi Larmor Baden et qui
voyait notre bateau de sa fenêtre!
Nous pensons
sortir le bateau d'ici quelques jours pour le carénage qui est gratuit pour
nous car cette prestation est incluse dans le prix spécial STW avec en plus 2
personnes à disposition pour passer le karcher!
Nous serons
prêts pour partir courant mai vers d'autres rivages lorsque les vents seront
favorables.
Faux Départ.
Cette note
s’adresse aux amis qui s’interrogent sur notre silence depuis plusieurs
semaines et sur notre immobilisme en voyant notre bateau au fond du port de
Saidia alors que nous étions prêt à partir il y a plusieurs semaines.
Les lignes
qui suivent ne sont pas gaies. Nous avons du rentrer précipitamment en
Normandie car la maman de François qui vivait seule chez elle à 93
ans a du être hospitalisée en urgence à cause d’une infection pulmonaire avec
une insuffisance cardiaque, un œdème et une carence alimentaire.
Sans être
grave, cela était sérieux.
Son état de
santé s’est amélioré rapidement, mais ses facultés pour rester autonome se sont
rapidement détériorées, ce qui nous a conduit à chercher et trouver un
établissement pour l’accueillir, puis à organiser son admission et enfin vider
et rendre son appartement.
Partir en
navigation en laissant une personne âgée valide mais pouvant devenir rapidement
dépendante est un des soucis que beaucoup de navigateurs connaissent. Il faut
s’y préparer et savoir qu’à tout moment, on peut être appelé en urgence.
Dans le même
temps, nous apprenions l’évolution sans espoir de la maladie d’un ami. Daniel
et son épouse Francine étaient venus nous conduire ( nous et nos nombreux
bagages) sur le quai pour notre embarquement à bord de Mariposa en septembre
dernier lorsque nous sommes partis de Larmor Baden.
Sa
silhouette agitant les bras est la dernière image que nous avons de lui en
bonne santé .
Lors de
notre retour cet hiver, la maladie s’était déclarée laissant un petit espoir
mais le cancer avait commencé son œuvre implacable depuis longtemps déjà. Ni la
chirurgie, ni la chimio n’auront permis une guérison ni même une rémission.
Nous sommes
restés en Normandie pour le conduire avec ses nombreux amis à sa dernière demeure.
Notre retour
à Saidia est prévu pour mardi 4 juin.
Le bleu du
ciel, le soleil et la mer n’effaceront pas les bons souvenirs que nous avons de
lui, ainsi va la vie qui continue à un rythme différent.
Nous sommes enfin partis de Saidia
Aprés avoir
attendu que la MTO se calme et redevienne plus clémente, nous sommes enfin
partis de Saidia Lundi dernier pour traverser la mer d'Alboran qui fut une fois
de plus fatale à nos estomacs!
Nous avons
traversé sous voiles avec une mer un peu désordonnée c'est le moins que l'on
puisse dire.
Ensuite nous
avons fait quelques mouillages sauvages le long de la Costa Bianca pour arriver
cet après midi dans un autre monde à Alicante, celui du luxe et du fric bien
loin de la nature que nous avons fréquenté lors de nos derniers mouillages!
Nous sommes
ici pour passer la douane qui nous coute cher une nuit à Alicante pour 90 €
avec il est vrai la musique de la fête de la bière dans nos cabines pour le
même prix.
Demain en
route vers Ibiza; suite au prochain épisode. ( Nous sommes à la poursuite de
Gaia) comprenne qui pourra.
Quelques nouvelles....
Depuis notre
départ de Saidia le 10 juin dernier, nous n'avons pas eu souvent l'occasion
d'écrire sur ce blog, soit par manque de temps, soit par défaut d'accès à
internet, soit tout simplement par paresse. Cela serait inavouable si nous
avions du le faire absolument mais ici, la chaleur, l'ambiance estivale et le
décor font que l'on remet souvent à plus tard ce que l'on peut faire tout de
suite.
Aujourd'hui c'est différent, l'envie me prend de vous donner quelques nouvelles.
Nous avons donc traversé rapidement la mer d'Alboran accompagnés à plusieurs reprises par des bandes de dauphins plus sportives les unes que les autres à virevolter autour du bateau, nous donnant chaque fois un spectacle inattendu.
Nous avons, ensuite, longé la côte espagnole: la costa Blanca pour trouver un mouillage à l'est de Aguillas, à LLano del sol plus précisément, dans un décor triste. L'ancienne digue métallique de chargement de minerai y étant certainement pour quelque chose. La costa Blanca jusqu'au cap de Palos est montagneuse, aride, dénudée.
Dans cet univers, nous avons trouvé un deuxième mouillage à l'est de Cartagena. Dans une crique entourée de roches tombant à pic dans la mer, à l'embouchure d'une rivière (asséchée à cette saison), dans la Cala del Gorguel, nous avons trouvé un ''village de vacances'' construit de bric et de broc genre cabane dans les arbres de notre enfance. Ces ''vacanciers'' n'arrivent pas ici par avion via l'aéroport international, ils viennent tout simplement en voiture, empruntant un chemin caillouteux à travers la montagne. Des locaux donc qui passent ici de bons moments, à la pêche et aux jeux en témoigne le terrain de foot et l'aire de jeu aménagés sur la plage. L'ingéniosité des constructions montrant comment on peut tirer parti de matériaux de récupération me donne de la sympathie pour leurs constructeurs. Je devine des gens simples sachant prendre du bon temps dans cet univers désertique. J'aime cela. Cette misère au soleil contraste avec les buildings de vacances construits sur des dizaines et des dizaines de kilomètres le long de la côte suivante jusqu'à Alicante. Là, nous trouvons une luxueuse et gigantesque marina. Du jamais vu pour nous. Imaginez des pontons en béton assez larges pour y circuler en voitures et pouvoir aussi se garer ''sur l'eau'' devant son bateau, je devrai dire devant son yacht. Nous y sommes restés une seule nuit, notre tirelire n'étant pas à la hauteur! Mais plus que cela, notre goût pour plus de simplicité nous dicte de partir au plus vite loin du bruit, des lumières et des pacotilles qui semblent plaire ici.
En voyant les avions décoller de l'aéroport d' Alicante, nous pensons aux pionniers de l'aéropostale, Daurat, St Exupéry et les autres qui ont tracés la voie de Toulouse à Dakar en suivant la côte espagnole puis marocaine. Alicante et Cap Juby au Maroc étaient les seules escales. Pouvaient ils imaginer que leurs exploits, et leurs peines, serviraient quelques décennies plus tard à déverser ici des touristes venus de bien plus loin pour le plaisir?
Nous avions choisi de faire escale à Alicante car nous pensions devoir passer à la douane pour notre entrée dans les eaux communautaires européennes mais rien nous a été demandé. Par contre à quelques milles au large, nous avons été contrôlé par la ''Guardia civil'' qui après une visite rapide nous a dressé un procès verbal nous signifiant que nous étions en règle. Ouf, on se demande toujours comment va finir cet interrogatoire. ''D'où venez vous? où allez vous? etc... ". Difficile de répondre et de paraitre crédible lorsqu'on ne sait pas où l'on va!
Ensuite, nous avons suivi la côte devenue moins aride. La végétation timide donne un peu de vie à cette nudité. Nous sommes surpris de voir autant d'immeubles dans toutes les villes que nous apercevons. Il n'y a pas ou très peu de culture, pas d'industrie alors pourquoi loger tant de monde ici? Nous pensons donc que ces constructions sont là pour accueillir les touristes, mais combien sont ils sur la plage? La chaleur commence pour nous à se faire accablante. Pourquoi toutes ces personnes viennent elles ici, de leur plein gré, se faire cuire au soleil préparant sournoisement le terrain au cancer de la peau? Pendant ce temps, je rêve de verdure, de fraîcheur, d'ombrage. Le bruit et surtout la fraîcheur d'une cascade en montagne me feraient le plus grand bien car sur le bateau nous cherchons l'ombre et la fraîcheur, seule la nuit tombante nous délivre de ce supplice.
Notre dernière escale sur la côte espagnole fut à Moreira près du cap de la Nao. Sympathique mouillage au fond d'une crique entourée de jolies villas bien plus agréables au regard que ces murs de béton que nous avions jusqu'à présent. Cela, à proximité d'un port où nous aurions pu nous abriter en cas de besoin. A peine endormis, nous sommes réveillés par un son et lumière dans le port suivi d'un feu d'artifice.... Les pétards recommencerons à se faire entendre le lendemain matin. Pour quelle occasion? Nous ne le saurons jamais. Demain nous traversons vers Ibiza, une soixantaine de milles que nous devrons faire vent debout : c'est à dire au moteur!
Quelques photos le long de l'Espagne:
Aujourd'hui c'est différent, l'envie me prend de vous donner quelques nouvelles.
Nous avons donc traversé rapidement la mer d'Alboran accompagnés à plusieurs reprises par des bandes de dauphins plus sportives les unes que les autres à virevolter autour du bateau, nous donnant chaque fois un spectacle inattendu.
Nous avons, ensuite, longé la côte espagnole: la costa Blanca pour trouver un mouillage à l'est de Aguillas, à LLano del sol plus précisément, dans un décor triste. L'ancienne digue métallique de chargement de minerai y étant certainement pour quelque chose. La costa Blanca jusqu'au cap de Palos est montagneuse, aride, dénudée.
Dans cet univers, nous avons trouvé un deuxième mouillage à l'est de Cartagena. Dans une crique entourée de roches tombant à pic dans la mer, à l'embouchure d'une rivière (asséchée à cette saison), dans la Cala del Gorguel, nous avons trouvé un ''village de vacances'' construit de bric et de broc genre cabane dans les arbres de notre enfance. Ces ''vacanciers'' n'arrivent pas ici par avion via l'aéroport international, ils viennent tout simplement en voiture, empruntant un chemin caillouteux à travers la montagne. Des locaux donc qui passent ici de bons moments, à la pêche et aux jeux en témoigne le terrain de foot et l'aire de jeu aménagés sur la plage. L'ingéniosité des constructions montrant comment on peut tirer parti de matériaux de récupération me donne de la sympathie pour leurs constructeurs. Je devine des gens simples sachant prendre du bon temps dans cet univers désertique. J'aime cela. Cette misère au soleil contraste avec les buildings de vacances construits sur des dizaines et des dizaines de kilomètres le long de la côte suivante jusqu'à Alicante. Là, nous trouvons une luxueuse et gigantesque marina. Du jamais vu pour nous. Imaginez des pontons en béton assez larges pour y circuler en voitures et pouvoir aussi se garer ''sur l'eau'' devant son bateau, je devrai dire devant son yacht. Nous y sommes restés une seule nuit, notre tirelire n'étant pas à la hauteur! Mais plus que cela, notre goût pour plus de simplicité nous dicte de partir au plus vite loin du bruit, des lumières et des pacotilles qui semblent plaire ici.
En voyant les avions décoller de l'aéroport d' Alicante, nous pensons aux pionniers de l'aéropostale, Daurat, St Exupéry et les autres qui ont tracés la voie de Toulouse à Dakar en suivant la côte espagnole puis marocaine. Alicante et Cap Juby au Maroc étaient les seules escales. Pouvaient ils imaginer que leurs exploits, et leurs peines, serviraient quelques décennies plus tard à déverser ici des touristes venus de bien plus loin pour le plaisir?
Nous avions choisi de faire escale à Alicante car nous pensions devoir passer à la douane pour notre entrée dans les eaux communautaires européennes mais rien nous a été demandé. Par contre à quelques milles au large, nous avons été contrôlé par la ''Guardia civil'' qui après une visite rapide nous a dressé un procès verbal nous signifiant que nous étions en règle. Ouf, on se demande toujours comment va finir cet interrogatoire. ''D'où venez vous? où allez vous? etc... ". Difficile de répondre et de paraitre crédible lorsqu'on ne sait pas où l'on va!
Ensuite, nous avons suivi la côte devenue moins aride. La végétation timide donne un peu de vie à cette nudité. Nous sommes surpris de voir autant d'immeubles dans toutes les villes que nous apercevons. Il n'y a pas ou très peu de culture, pas d'industrie alors pourquoi loger tant de monde ici? Nous pensons donc que ces constructions sont là pour accueillir les touristes, mais combien sont ils sur la plage? La chaleur commence pour nous à se faire accablante. Pourquoi toutes ces personnes viennent elles ici, de leur plein gré, se faire cuire au soleil préparant sournoisement le terrain au cancer de la peau? Pendant ce temps, je rêve de verdure, de fraîcheur, d'ombrage. Le bruit et surtout la fraîcheur d'une cascade en montagne me feraient le plus grand bien car sur le bateau nous cherchons l'ombre et la fraîcheur, seule la nuit tombante nous délivre de ce supplice.
Notre dernière escale sur la côte espagnole fut à Moreira près du cap de la Nao. Sympathique mouillage au fond d'une crique entourée de jolies villas bien plus agréables au regard que ces murs de béton que nous avions jusqu'à présent. Cela, à proximité d'un port où nous aurions pu nous abriter en cas de besoin. A peine endormis, nous sommes réveillés par un son et lumière dans le port suivi d'un feu d'artifice.... Les pétards recommencerons à se faire entendre le lendemain matin. Pour quelle occasion? Nous ne le saurons jamais. Demain nous traversons vers Ibiza, une soixantaine de milles que nous devrons faire vent debout : c'est à dire au moteur!
Quelques photos le long de l'Espagne:
Comme la MTO l'avait promis....
Comme la MTO
l'avait promis, nous avons eu un vent d'Est pour traverser vers Ibiza.
Impatients d'arriver, nous avons usé et abusé de la bonne marche des moteurs. Après 58 Nautiques, soit une journée de ''ronron moteur'' nous mouillons au cap
Negret dans la Cala de Port Roig. L'endroit est sauvage, les falaises jaunes,
ocres, sont de toute beauté. Nous sommes séduit par ce paysage et le soleil
couchant ajoute son pouvoir magique à l'émerveillement. L'ile est couverte de
pins, montagneuse, les falaises à pic, plongent dans la mer de façon
impressionnante. Ce relief tourmenté offre une multitude d'abris: des ''Calas''
dont quelques unes abritent un village, une cale, des cabanes de pécheurs mais
aussi des hôtels souvent bien intégrés dans cet environnement. Partout,
l'ile est parsemée de villas dominant la mer dont les accès semblent
improbables vu la complexité du relief. Chaque villa semble le résultat d'un
concours à la démesure, à la complexité, à l'audace. L'imagination des
architectes donne de trés beaux résultats encouragé, il est vrai, par des
moyens sans limite.
Sur l'eau aussi les moyens sont sans limite vu la taille des voiliers et des vedettes! On peut admirer leurs lignes, leurs formes, leurs prouesses technologiques mais on s’interroge aussi sur les moyens nécessaires pour les acquérir. Le salaire produit par le travail de toute une vie ne suffit certainement pas, alors comment peut-on gagner autant pour tout ce luxe?
Ici on n'oublie pas la crise, on l'ignore.
Nous avons fait le tour de l'ile après avoir ''récupéré'' Yannick et Ghislaine, des amis venus de Normandie, sur une plage à proximité de l'aéroport.
Tranquillement en 6 étapes, souvent à la voile avec seulement le génaker pour nous déhaler dans la brise légère, nous avons ainsi pu apprécier la variété des nombreux mouillages. Port del Torrent, puis la cala Charraca ou nous avons danser toute la nuit à cause de la houle, la cala Portinatx trés jolie mais déjà trop encombrée à notre goût, la cala St Vincent, la cala Castella et enfin la cala Talamanca, toutes différentes les unes des autres, ont agrémenté ce périple de 90 Nautiques.
Nous partons à la découverte de Fromentera, une petite ile au sud d'Ibiza, la suite pour bientôt.
Quelque photos d'Ibiza:
Depuis quelques milles, la montagne que l'on apercevait au loin devant nous semblait enveloppée de nuages suspects, la couleur jaunâtre m'inquiétait. Petit à petit, le nuage est devenu un panache de fumée au sommet de la montagne.
- "Le volcan s'est réveillé!"
-" Majorque n'est pas un volcan, cette île est apparue par soulèvement lorsque les Alpes se sont formées..."
-"On n'a jamais vu des Canadairs éteindre un volcan.
Tel aurait pu être le dialogue entre nous, mais ici les Canadairs sont en activité pour un feu de forêt ou plutôt de broussailles dans la montagne. Cela semble sérieux car leur manège va continuer pendant 2 jours.
Comme vous l'avez compris, nous avons quitté Formentera pour rejoindre l'Est d'Ibiza afin de traverser vers Majorque dès que les vents seront favorables....
Quelques photos de Majorque:
Quelques photos de Minorque:
Comme le prévoit la météo en lisant les fichiers "Grib" reçus par l'iridium et les messages du Navtex, un avis de coup de vent est annoncé.
Nous devons trouver un abri sur la cote sud. Nous arrivons donc en début d'après midi à la "Cala Son Saura", grande baie semi circulaire entourée de pentes rocailleuses couvertes de pins, large de 500 mètres avec deux plages de sable sans aucune construction autour. Il y a déjà cinq ou six bateaux mouillés dans cette anse, Nicole trouve que c'est déjà beaucoup, nous trouvons facilement un fond de sable sans herbe identifiable à la couleur claire et transparente de l'eau pour y plonger notre ancre avec suffisamment de chaîne afin de garantir une bonne tenue sans inquiétude pour nous. Un petit coup de marche arrière pour vérifier la tenue: OK ça tient, c'est bon pour la nuit prochaine.
En fin d'après midi, dans la soirée, et jusque dans la nuit, arrivent les uns après les autres des bateaux, principalement des voiliers, mouillés autour de nous. Il semble bien que tout le monde craint la météo annoncée et vient se réfugier comme nous dans la même Cala, la première que l'on trouve en venant du nord. On comptera plus de 70 bateaux. Là, cela commence à faire beaucoup, Nicole n'en croit pas ses yeux, et moi, je ne comprends pas la manière de faire des derniers arrivants qui ont voulu à tout prix mouiller le plus près de la plage, sur du sable bien entendu mais aussi très près, trop près, des autres bateaux. Nous étions un peu à l'écart de la densité la plus élevée, heureusement pour nous.
Ce qui était annoncé arriva un peu plus tôt que prévu. A 5 heures du matin, le vent d'ouest de 5 à 10 kts est passé en quelques minutes au secteur nord s'établissant en un instant à 25/30 kts. Réveil en fanfare pour tout le monde, et spectacle garanti après avoir vérifié que notre ancre tenait bon et que celles de nos plus proches voisins aussi. Belle séquence en directe d'une grande pagaille. Dans la nuit noire, voir s'activer les lampes torches et entendre les injures était à ne pas manquer. A la voix, les français étaient bien placés et les jurons traduisaient bien l'embarras et parfois la détresse. On vit glisser dans la nuit noire quelques bateaux obligés de quitter cet endroit exigu pour aller mouiller un peu plus loin. N'aurait-il pas mieux valu le faire en arrivant la veille au soir, dans le calme, sans précipitation plutôt que d'y être contraint de nuit, pendant le coup de vent, après avoir dérangé, bousculé, et peut-être éraflé ou pire encore un voisin innocent ?
Il semble qu'il n'y eut pas de grosse avarie, simplement un épisode de voileux comme il en arrive tant. La voile est peut-être l'activité qui donne le plus d'anecdotes à raconter pour le meilleur et pour le pire, l'essentiel étant de ne pas en avoir trop à raconter pour son propre compte!
Alors, puisqu'il me reste un peu de temps, je vais vous raconter une anecdote vécue par un cata mouillé près de nous ces jours ci. Un Catana 47, un beau bateau d'environ 15 mètres de long, faisant parti du haut de gamme dans la catégorie des catamarans de croisière, s'apprête à relever l'ancre après le passage venteux. La manœuvre se prépare avec les équipiers postés, parés à appareiller, le skipper, annonce à un bateau cherchant visiblement une place: "Nous partons dans 5 minutes!".
Aujourd'hui, le Catana est toujours là!
Avant d'expliquer la chose, il faut présenter la situation...
Mahon est la capitale de Minorque, bâtie autour d'un port naturel situé à l'est de l'ile, cet endroit mérite un détour comme dirait le guide Michelin. Ce port est situé dans un bras de mer de 3 milles de long et large d'un demi mille. Il est ouvert sur la mer par un étroit passage, parsemé d'îles, entouré de falaises avec ici et là des criques, ce port, parfaitement protégé, a de tout temps été la convoitise des puissances étrangères afin de contrôler militairement la méditerranée. Actuellement, il subsiste à l'entrée de ce port des fortifications, une zone militaire et quelques vertiges du temps passé. Actuellement, ce port a une activité intense avec les ferries reliant Minorque à Barcelone et avec les paquebots de croisières qui y font escale pratiquement chaque jour.
Pour ce qui nous concerne, ce port possède plusieurs marinas payantes, gérées par des sociétés privées offrant de nombreuses places, mais ce port possède aussi, de part sa configuration naturelle, plusieurs criques ou cala, où il est possible de mouiller dans des zones de mouillage d'ailleurs recommandées par les instructions marines et figurant sur les cartes les plus récentes du SHOM et de l'Amirauté Britannique. Dans ces conditions, nous entrons dans ce port et allons, dès l'entrée franchie, mouiller dans la cala Tauléra recommandée. Constituée d'une crique peu profonde, avec fond de sable et petite plage sympa, au milieu des fortifications qui nous entourent et nous dominent, nous y sommes bien, un peu loin de la ville, certes, mais nous n'avons besoin de rien, ni eau, ni électricité, notre annexe nous permettra de faire un tour dans cet endroit à découvrir. Du bateau, nous ne voyons pas la mer toute proche, nous avons l'impression d'être sur une rivière ou sur un lac.
Après trois nuits passées ici, un bateau du port est venu nous donner une feuille de papier sur laquelle figurait le plan du port pour nous préciser, en guise de preuve, que le mouillage dans cette cala était autorisé uniquement si les marinas de port Mahon étaient saturées. Comme ce n'est pas le cas, nous devons partir... Il faut bien remplir la caisse des marinas lorsque la fréquentation n'est pas maximale!
La contrainte n'est pas ce que j'apprécie le plus.
Cette pratique est scandaleuse car d'une part les instructions nautiques ne mentionnent pas cette pratique locale qui semble être hors la loi et qui est de toute façon une pratique abusive, et d'autre part, les autorités du port viennent faire la police au profit des sociétés privées d'où le titre de cette note!
Pour renseigner les éventuels navigateurs intéressés par les possibilités de mouillage dans ce port: tout mouillage est interdit. Mais il est toujours possible de mouiller dans la cala Tauléra au motif d'absolue nécessité (par exemple : le Skipper à mal aux dents (sic)) sans dépasser 3 nuits. Pour info, nous sommes allés nous amarrer sur un ponton à l'entrée de la cala Longa, l'annexe est obligatoire pour aller à terre, sans eau, sans électricité, pour un cata de 12 mètres la nuit est à 28€. Toujours pour info, les supermarchés sont rares aux Baléares et souvent très mal achalandés, en général, la moitié du magasin est occupé par le rayon alcool, l'autre moitié par les articles de plage et le reste par l'alimentation! Dans ces conditions, il est intéressant de noter le beau supermarché au fond de la cala Longa à 100m (seul magasin dans ce secteur). Dans le port de Mahon, petit supermarché près de la station service pour bateaux mais surtout dans la vieille ville, le marché typique dans le Claustre del Carme avec en sous sol un véritable supermarché avec rayon frais digne de ce nom! Il faut cependant trouver l'entrée de ce magasin à l'enseigne "Binipreu" ce qui ne saute pas aux yeux d'un français. Et tout proche de là, le marché aux poissons, ouvert le matin, mérite lui aussi un détour au moins pour la vue, peut-être aussi pour l'odeur, mais certainement pas pour les prix qui sont prohibitifs! Tout cela est bien entendu en haut de la falaise que l'on peut atteindre par de multiples escaliers offrant de beaux points de vue sur la rade mais depuis peu, un ascenseur panoramique offre sans fatigue la même ascension et le même coup d’œil derrière une vitre, attention au vertige. Cet étonnant service se trouve à coté du casino dans une construction en béton armé brut de décoffrage, là aussi, il faut trouver la porte!
Notre bateau s'appelle Mariposa, nous pensions jalousement être le seul bateau à porter ce nom. Aussi, nous sommes surpris de rencontrer un autre bateau avec "notre" nom ce qui arriva plusieurs fois au cours de notre périple. Chaque fois il s'agissait d'un bateau battant pavillon anglais alors que ce nom espagnol signifie papillon. La première fois c'était à Cascais près de Lisbonne, nous avions pris une photo de ce bateau croyant cette rencontre improbable. La deuxième fois, c'était à Ibiza dans la cala Talamanca, un magnifique voilier que l'on a évidement pris en photo en guise de trophée. Hier, dans le port Mahon, surprise, ce même bateau à coté de qui nous étions mouillés à Ibiza il y a quelques semaines était là, amarré à quai sous nos yeux étonnés. Là encore, je m'approche pour prendre, cette fois, une photo d'un peu plus près. Surprise à nouveau lorsque le matelot qui lavait le pont du bateau me dit en français alors que le bateau est anglais et que je pensais son équipage anglais: "Attendez que j'aie fini de laver le pont, le bateau sera plus beau!". La conversation s'engage alors, je m'explique en disant pourquoi je prends une photo de ce bateau davantage pour le nom que pour son aspect qui est très beau. Surprise toujours lorsque le marin que je questionne sur son métier au service d'une élite, me dit que l'an passé, il travaillait dans un autre domaine, toujours sur des bateaux mais entre Arzal et Redon sur les "vedettes Jaunes" pour promener des touristes sur la vilaine. Etonnant car nous sommes voisins, habitant à quelques kilomètres d'Arzal. Nicole travaillant à Redon, et ce marin connaissant Larmor Baden pour sa situation dans le golfe du Morbihan et aussi malheureusement pour son actualité "brûlante" si je peux me permettre, lorsque l'an passé un criminel a incendié sans raison une dizaine de maisons mettant le village à la une des médias pour le pire.
Demain, si le vent le veut bien, nous papillonnerons vers la Sardaigne. Nous publierons bientôt une note avec photos sur les calas des Baléares que nous avons aimées ou moins appréciées pour info afin d'être peut-être utile aux futurs navigateurs.
Fini la croisière estivale, il faut hiverner : le bateau s'endort pour quelques mois.
Sur l'eau aussi les moyens sont sans limite vu la taille des voiliers et des vedettes! On peut admirer leurs lignes, leurs formes, leurs prouesses technologiques mais on s’interroge aussi sur les moyens nécessaires pour les acquérir. Le salaire produit par le travail de toute une vie ne suffit certainement pas, alors comment peut-on gagner autant pour tout ce luxe?
Ici on n'oublie pas la crise, on l'ignore.
Nous avons fait le tour de l'ile après avoir ''récupéré'' Yannick et Ghislaine, des amis venus de Normandie, sur une plage à proximité de l'aéroport.
Tranquillement en 6 étapes, souvent à la voile avec seulement le génaker pour nous déhaler dans la brise légère, nous avons ainsi pu apprécier la variété des nombreux mouillages. Port del Torrent, puis la cala Charraca ou nous avons danser toute la nuit à cause de la houle, la cala Portinatx trés jolie mais déjà trop encombrée à notre goût, la cala St Vincent, la cala Castella et enfin la cala Talamanca, toutes différentes les unes des autres, ont agrémenté ce périple de 90 Nautiques.
Nous partons à la découverte de Fromentera, une petite ile au sud d'Ibiza, la suite pour bientôt.
Formentera, l'île qu'il faut visiter, si proche
d'Ibiza et si différente.
Posté par : François
12 juil 2013
Formentera
est située au sud d'Ibiza à quelques milles seulement, à peine une dizaine. Ces
2 îles semblent avoir été liées autrefois par un cordon d'ilots entrecoupé de 2
ou 3 passages navigables peu profonds.
Formentera,
l'île qu'il faut visiter, si proche d'Ibiza et si différente.
Formentera est située au sud d'Ibiza à quelques milles seulement, à peine une dizaine. Ces 2 îles semblent avoir été liées autrefois par un cordon d'ilots entrecoupé de 2 ou 3 passages navigables peu profonds.
Formentera est une île basse. Avec ses immenses plages, elle contraste avec sa voisine plus montagneuse, plus découpée, dépourvue de grandes plages de sable. Pour cette raison, un nombre impressionnant de ferries débarquent le matin et embarquent le soir les touristes venus d'Ibiza, donnant au port une agitation toute particulière.
Formentera possède cependant 2 aspects. Une partie basse dont on vient de parler avec en son centre deux lagunes, une fermée ayant servi autrefois de marais salant et une autre lagune ouverte sur la mer par un étroit passage sinueux et peu profond, moins d'un mètre, accessible aux petits bateaux et aux annexes. Ce passage est pour nous particulièrement agréable à cause de son isolement, de l'environnement un peu sauvage, de la couleur de l'eau mêlant le vert et le bleu profond. L'aspect ''grande aventure'' que cela évoque lorsqu'on s'engage entre les perches du balisage nous donne l'impression d'être au bout du monde. Portant nous débarquons de l'annexe sur du sable avec de l'eau à mi-mollet, face à un supermarché très bien fourni en viande, fruits, légumes etc..., ce qui est rare sur ces îles. Nous en ferons notre lieu de ravitaillement presque quotidien, car le débarquement en annexe dans le port est interdit :'' no dinghy'' peut-on voir partout sur les quais.
Le deuxième aspect de Formentera est un plateau rocheux dont les falaises de roches tendres et friables tombent à pic dans la mer, formant çà et là des grottes marines dont on peut s'approcher sans problème, la côte étant presque partout accore.
L'île est très belle, le seul problème est la fréquentation abondante. Heureusement la plupart des bateaux rentrent au port en fin d'après midi, laissant un peu de place pour passer la nuit au mouillage sans être trop proche d'un voisin bruyant.
Nous sommes toujours entourés de vedettes démesurées dont on commence à s'habituer de leur proximité car elles sont souvent manœuvrées par un équipage professionnel qui sait ce qu'il fait et qui sait manœuvrer. Une chose à laquelle il est difficile, voire impossible de s'habituer, c'est le ''sans gêne'' qui semble être la manière de vivre des Espagnols. Venir tourner, passer et repasser avec un jet-ski à quelques mètres des bateaux créant des vagues, du bruit et du tumulte, semble tout à fait normal. La discrétion n'est pas de mise ici, elle semble n'avoir jamais été enseignée ou apprise. La musique sortant des cockpits est forte, envahissante, insupportable. Il semble qu'il y a une fête foraine dans chaque bateau espagnol. Certaines vedettes ont pour but d'emmener des jeunes touristes faire un tour sur l'eau avec la musique à fond. Cette musique qui s'entend à plusieurs kilomètres, vous la connaissez car elle est à la mode partout. Je ne connais pas le solfège pour vous la traduire mais je pense pouvoir vous la décrire parfaitement. Cela fait:'' Dong-dong-dong...'' à répétition, à l'infini, sans variante ni fantaisie, musique à 2 temps si on accepte d'employer le mot musique pour ces sons répétés. Pourquoi fabriquer encore des instruments sensibles et délicats comme la clarinette ou le violon alors qu'un tambour avec une seule baguette est largement suffisant. Vous pensez peut-être que je viens de m'énerver sur ce sujet, pas du tout, c'est l'heure de la sieste et je suis très calme! Je vais quand même aller me détendre un peu.
Cela vous dit? Je vous invite à venir vous baigner avec moi.
Allez, l'eau est à 27°, une façon sympa de partager à distance ce bonheur d'être sur l'eau ou plutôt dans l'eau. La prochaine fois, je vous dirai au moins si elle était bonne.
Formentera est située au sud d'Ibiza à quelques milles seulement, à peine une dizaine. Ces 2 îles semblent avoir été liées autrefois par un cordon d'ilots entrecoupé de 2 ou 3 passages navigables peu profonds.
Formentera est une île basse. Avec ses immenses plages, elle contraste avec sa voisine plus montagneuse, plus découpée, dépourvue de grandes plages de sable. Pour cette raison, un nombre impressionnant de ferries débarquent le matin et embarquent le soir les touristes venus d'Ibiza, donnant au port une agitation toute particulière.
Formentera possède cependant 2 aspects. Une partie basse dont on vient de parler avec en son centre deux lagunes, une fermée ayant servi autrefois de marais salant et une autre lagune ouverte sur la mer par un étroit passage sinueux et peu profond, moins d'un mètre, accessible aux petits bateaux et aux annexes. Ce passage est pour nous particulièrement agréable à cause de son isolement, de l'environnement un peu sauvage, de la couleur de l'eau mêlant le vert et le bleu profond. L'aspect ''grande aventure'' que cela évoque lorsqu'on s'engage entre les perches du balisage nous donne l'impression d'être au bout du monde. Portant nous débarquons de l'annexe sur du sable avec de l'eau à mi-mollet, face à un supermarché très bien fourni en viande, fruits, légumes etc..., ce qui est rare sur ces îles. Nous en ferons notre lieu de ravitaillement presque quotidien, car le débarquement en annexe dans le port est interdit :'' no dinghy'' peut-on voir partout sur les quais.
Le deuxième aspect de Formentera est un plateau rocheux dont les falaises de roches tendres et friables tombent à pic dans la mer, formant çà et là des grottes marines dont on peut s'approcher sans problème, la côte étant presque partout accore.
L'île est très belle, le seul problème est la fréquentation abondante. Heureusement la plupart des bateaux rentrent au port en fin d'après midi, laissant un peu de place pour passer la nuit au mouillage sans être trop proche d'un voisin bruyant.
Nous sommes toujours entourés de vedettes démesurées dont on commence à s'habituer de leur proximité car elles sont souvent manœuvrées par un équipage professionnel qui sait ce qu'il fait et qui sait manœuvrer. Une chose à laquelle il est difficile, voire impossible de s'habituer, c'est le ''sans gêne'' qui semble être la manière de vivre des Espagnols. Venir tourner, passer et repasser avec un jet-ski à quelques mètres des bateaux créant des vagues, du bruit et du tumulte, semble tout à fait normal. La discrétion n'est pas de mise ici, elle semble n'avoir jamais été enseignée ou apprise. La musique sortant des cockpits est forte, envahissante, insupportable. Il semble qu'il y a une fête foraine dans chaque bateau espagnol. Certaines vedettes ont pour but d'emmener des jeunes touristes faire un tour sur l'eau avec la musique à fond. Cette musique qui s'entend à plusieurs kilomètres, vous la connaissez car elle est à la mode partout. Je ne connais pas le solfège pour vous la traduire mais je pense pouvoir vous la décrire parfaitement. Cela fait:'' Dong-dong-dong...'' à répétition, à l'infini, sans variante ni fantaisie, musique à 2 temps si on accepte d'employer le mot musique pour ces sons répétés. Pourquoi fabriquer encore des instruments sensibles et délicats comme la clarinette ou le violon alors qu'un tambour avec une seule baguette est largement suffisant. Vous pensez peut-être que je viens de m'énerver sur ce sujet, pas du tout, c'est l'heure de la sieste et je suis très calme! Je vais quand même aller me détendre un peu.
Cela vous dit? Je vous invite à venir vous baigner avec moi.
Allez, l'eau est à 27°, une façon sympa de partager à distance ce bonheur d'être sur l'eau ou plutôt dans l'eau. La prochaine fois, je vous dirai au moins si elle était bonne.
Quelque photos d'Ibiza:
Quelques photos de Formentera:
Le volcan se réveille.
30 juil 2013
Depuis quelques milles, la montagne que l'on apercevait au loin devant nous semblait enveloppée de nuages suspects, la couleur jaunâtre m'inquiétait. Petit à petit, le nuage est devenu un panache de fumée au sommet de la montagne.
- "Le volcan s'est réveillé!"
-" Majorque n'est pas un volcan, cette île est apparue par soulèvement lorsque les Alpes se sont formées..."
-"On n'a jamais vu des Canadairs éteindre un volcan.
Tel aurait pu être le dialogue entre nous, mais ici les Canadairs sont en activité pour un feu de forêt ou plutôt de broussailles dans la montagne. Cela semble sérieux car leur manège va continuer pendant 2 jours.
Comme vous l'avez compris, nous avons quitté Formentera pour rejoindre l'Est d'Ibiza afin de traverser vers Majorque dès que les vents seront favorables....
Depuis que nous sommes ici, nous n'avons
eu que des vents d'Est excepté une ou deux journées. Le moment attendu est
arrivé, vent d'ouest 15 à 20 Kts, cela ne va pas durer, nous quittons le
mouillage de Charraca de bonne heure pour nous, en faites il est bientôt 9
heures. Les 32 premiers milles sont couverts en 4 heures, ce qui nous laisse
imaginer une arrivée de bonne heure, mais en navigation il ne faut jamais faire
de pronostic en matière d'arrivée car le vent est tombé soudainement. Les
moteurs ont pris la relève, et nous avons retrouvé un peu de souffle à l'approche
de la terre pour finir à la voile.
Nous pensions que la musique, le bruit, l'agitation que l'on avait connu à Ibiza étaient derrière nous et que l'on allait trouver un peu de calme... là non plus il ne faut pas faire de pronostic! Nous avons justement mouillé dans la baie de Palma devant Malaguf, la station touristique la plus connue de l'île. La plus bruyante, la plus agitée, la plus hideuse par ses hôtels construits verticalement sans recherche de déco ou d'esthétisme, style cité de banlieue des années 70.
Heureusement, parmi ces restaurants, ces hôtels, ces boites de nuit, ces manèges, ces boutiques de tatouage, il y a un supermarché improbable dans cet environnement qui est le bien venu pour notre approvisionnement afin de partir d'ici le plus vite, des "Calas" sauvages et moins peuplées nous attendent.
Sans transition, avant de terminer cette note, nous avons vu venir mouiller à coté de nous "Kriter" skippé par M Malinovski (si ma mémoire est bonne) lors de la première course autour du monde en 1972/73 et le bateau "La Poste" qui quelques années après lors de la même course avait fait parlé de lui. L'équipage s'était mutiné à l'arrivée à Sydney, demandant le renvoi du skipper. Chose rare, Tabarly, avait été engagé en dernière minute pour sauver le bateau d'une mauvaise position, ce qui fut fait pour le bonheur de l'équipage. Je revois encore sur les magasines de l'époque la photo de Tabarly à la barre de "La Poste" avec une casquette sur la tête la visière en arrière!
Nous pensions que la musique, le bruit, l'agitation que l'on avait connu à Ibiza étaient derrière nous et que l'on allait trouver un peu de calme... là non plus il ne faut pas faire de pronostic! Nous avons justement mouillé dans la baie de Palma devant Malaguf, la station touristique la plus connue de l'île. La plus bruyante, la plus agitée, la plus hideuse par ses hôtels construits verticalement sans recherche de déco ou d'esthétisme, style cité de banlieue des années 70.
Heureusement, parmi ces restaurants, ces hôtels, ces boites de nuit, ces manèges, ces boutiques de tatouage, il y a un supermarché improbable dans cet environnement qui est le bien venu pour notre approvisionnement afin de partir d'ici le plus vite, des "Calas" sauvages et moins peuplées nous attendent.
Sans transition, avant de terminer cette note, nous avons vu venir mouiller à coté de nous "Kriter" skippé par M Malinovski (si ma mémoire est bonne) lors de la première course autour du monde en 1972/73 et le bateau "La Poste" qui quelques années après lors de la même course avait fait parlé de lui. L'équipage s'était mutiné à l'arrivée à Sydney, demandant le renvoi du skipper. Chose rare, Tabarly, avait été engagé en dernière minute pour sauver le bateau d'une mauvaise position, ce qui fut fait pour le bonheur de l'équipage. Je revois encore sur les magasines de l'époque la photo de Tabarly à la barre de "La Poste" avec une casquette sur la tête la visière en arrière!
Quelques photos de Majorque:
Petite frayeur, grosse colère.
12 août 2013
Nous
sommes maintenant à Minorque pour découvrir un nouvel aspect des Baléares. Les
4 îles de cet archipel sont très différentes les unes des autres. Ici, nous
retrouvons des bateaux de tailles normales, pour gens normaux. En effet, nous
ne voyons plus de maxi bateau de 30, 40 ou 50 mètres de long, avec équipage au
service de quelques personnes vivant dans le luxe, ni de villas gigantesques
disséminées un peu partout dans la montagne. Cela, c'était Ibiza pour les
villas et Formentéra pour les bateaux. Nous n'entendons plus la musique de fête
foraine avec l'agitation des bateaux tournants, virevoltants à toute vitesse
dans les mouillages en traînant derrière eux, quelques touristes hilares
accrochés à une grosse bouée. Cela c'était à Palma de Majorque. Ici, à
Minorque, nous trouvons la Nature. La côte nord est sauvage, sans habitation.
Sur une vingtaine de milles, nous découvrons un environnement minéral, désertique,
des falaises entrecoupées de criques ou "Cala" très belles si on sait
apprécier cette nature sauvage. Nous sommes ébahis par les plissements de
terrain, les failles, les grottes, les éboulis, les blocs énormes de roche prêt
à basculer dans le vide. Quand cela va-t-il se produire? On sent ici la terre
vivre, bouger, se transformer. Très peu de plages, de toute façon inaccessibles
par la route, sont bien souvent désertes. Pas d’hôtel non plus avec
"sa" plage réservée comme nous l'avons vu précédemment. Nous avons
mouillé à Cala Prégonda ou plutôt à l'extérieur car cette petite Cala
pittoresque était bondée de bateaux en ce mois d'août. Nous l'avons donc
visitée en annexe pour nous faufiler plus facilement entre les bateaux qui
jouaient à touche touche. Ainsi, nous avons apprécié les couleurs de l'eau, la
forme et les couleurs des roches, où le rouge sang, le blanc, le jaune et le
vert se côtoient. Comment ces roches de nature, et de couleurs si différentes
ont elles pu se retrouver juxtaposées? Nous avons donc trouvé à proximité, une
crique, où nous avons mouillé devant une plage déserte afin d'assurer notre
tranquillité. En fin d'après midi, nous sommes étonnés de voir quelques
personnes descendues de leur annexe, debout au milieu de la baie avec de l'eau
jusqu'aux genoux. De toute évidence, il y a un haut fond à cet endroit et les
habitués s'amusent à y venir en bateau pour se tenir debout au milieu de l'eau
et prendre des photos inattendues. En regardant cela, je suis étonné dans un
premier temps, et une angoisse, une peur rétrospective m’envahit l'esprit car
j'étais persuadé que cette baie que nous venions de traverser était claire de
tout danger. Aussitôt, je regarde la carte avec plus d'attention et je vois
clairement le symbole d'une roche affleurante que je n'avais pas remarqué. Et
si nous étions passés précisément à cet endroit, aurai-je vu en observant la
surface de l'eau le danger caché? Pas sûr. Alors je dois me convaincre de ne
plus y penser... Voilà pour la frayeur, qui devient une leçon. Comment ai-je pu
ne pas remarquer sur la carte ce danger? La cartographie électronique est
formidable, associée au GPS elle est utile, confortable et sécurisante car le
suivi du bateau se fait sans erreur et sans intervention humaine mais il faut
savoir s'en servir et garder une attention vigilante à chaque instant. En
particulier, il faut "zoomer" au minimum sur la route du bateau pour
lire les détails qui sont tous contenus dans la mémoire de la tablette
graphique mais qui ne sont affichés, afin de ne pas surcharger l'écran,
uniquement en changeant d'échelle. Ce que je savais et que je n'avais pas fait
avec suffisamment d'attention. Passons maintenant à la colère. Il fait plus de
35°, le soleil plombe l'air toute la journée, l'eau limpide et claire est à
28°, tout est réuni pour se mettre à l'eau et pourtant nous sommes répugnés par
la quantité absolument monstrueuse et inimaginable de déchets en tout genre qui
nagent à la surface de l'eau. Tous les résidus plastiques de consommation sont
là, égrenés au fil de l'eau mais parfois rassemblés comme s'ils venaient d'être
déversés par un camion poubelle tant ils sont nombreux au même endroit. Comment
peut-on gâcher cette nature? Nous avons souvent vu ici des plaisanciers jeter
par dessus bord un papier d'emballage ou une canette vide de façon naturelle.
Il est fréquent de voir sur la plage les restes d'un pique-nique, assiettes en
carton, sacs plastiques, gobelets, etc... Ce qui est le plus étonnant, c'est que nous
étions semble-t-il les seuls à nous offusquer et à nous refuser de nous baigner
alors que c'était tentant, beaucoup d'autres personnes nageaient sans retenue
au milieu de ces déchets. D'où ma colère. Je n'ai pas de mots assez virulents
pour incendier ces inconscients mal élevés, sans scrupule, qui nous dérangent
et qui polluent à tout va la terre que nous devons partager. La route continue,
la météo annonce un coup de vent de nord, avec une activité orageuse, il faut
donc contourner l'île pour trouver un abri sur la côte sud... On en reparlera.
Quelques photos de Minorque:
Annonce d'un coup de vent.
Comme le prévoit la météo en lisant les fichiers "Grib" reçus par l'iridium et les messages du Navtex, un avis de coup de vent est annoncé.
Nous devons trouver un abri sur la cote sud. Nous arrivons donc en début d'après midi à la "Cala Son Saura", grande baie semi circulaire entourée de pentes rocailleuses couvertes de pins, large de 500 mètres avec deux plages de sable sans aucune construction autour. Il y a déjà cinq ou six bateaux mouillés dans cette anse, Nicole trouve que c'est déjà beaucoup, nous trouvons facilement un fond de sable sans herbe identifiable à la couleur claire et transparente de l'eau pour y plonger notre ancre avec suffisamment de chaîne afin de garantir une bonne tenue sans inquiétude pour nous. Un petit coup de marche arrière pour vérifier la tenue: OK ça tient, c'est bon pour la nuit prochaine.
En fin d'après midi, dans la soirée, et jusque dans la nuit, arrivent les uns après les autres des bateaux, principalement des voiliers, mouillés autour de nous. Il semble bien que tout le monde craint la météo annoncée et vient se réfugier comme nous dans la même Cala, la première que l'on trouve en venant du nord. On comptera plus de 70 bateaux. Là, cela commence à faire beaucoup, Nicole n'en croit pas ses yeux, et moi, je ne comprends pas la manière de faire des derniers arrivants qui ont voulu à tout prix mouiller le plus près de la plage, sur du sable bien entendu mais aussi très près, trop près, des autres bateaux. Nous étions un peu à l'écart de la densité la plus élevée, heureusement pour nous.
Ce qui était annoncé arriva un peu plus tôt que prévu. A 5 heures du matin, le vent d'ouest de 5 à 10 kts est passé en quelques minutes au secteur nord s'établissant en un instant à 25/30 kts. Réveil en fanfare pour tout le monde, et spectacle garanti après avoir vérifié que notre ancre tenait bon et que celles de nos plus proches voisins aussi. Belle séquence en directe d'une grande pagaille. Dans la nuit noire, voir s'activer les lampes torches et entendre les injures était à ne pas manquer. A la voix, les français étaient bien placés et les jurons traduisaient bien l'embarras et parfois la détresse. On vit glisser dans la nuit noire quelques bateaux obligés de quitter cet endroit exigu pour aller mouiller un peu plus loin. N'aurait-il pas mieux valu le faire en arrivant la veille au soir, dans le calme, sans précipitation plutôt que d'y être contraint de nuit, pendant le coup de vent, après avoir dérangé, bousculé, et peut-être éraflé ou pire encore un voisin innocent ?
Il semble qu'il n'y eut pas de grosse avarie, simplement un épisode de voileux comme il en arrive tant. La voile est peut-être l'activité qui donne le plus d'anecdotes à raconter pour le meilleur et pour le pire, l'essentiel étant de ne pas en avoir trop à raconter pour son propre compte!
Alors, puisqu'il me reste un peu de temps, je vais vous raconter une anecdote vécue par un cata mouillé près de nous ces jours ci. Un Catana 47, un beau bateau d'environ 15 mètres de long, faisant parti du haut de gamme dans la catégorie des catamarans de croisière, s'apprête à relever l'ancre après le passage venteux. La manœuvre se prépare avec les équipiers postés, parés à appareiller, le skipper, annonce à un bateau cherchant visiblement une place: "Nous partons dans 5 minutes!".
Aujourd'hui, le Catana est toujours là!
Toute la
journée d'hier, on a vu un équipier la tête (et le corps presque entier)
plonger dans le coffre à mouillage et ressortir de temps en temps les
pièces du guindeau une par une. Visiblement la mécanique est en cause, mais
pire encore le dispositif de parcours de la chaîne sur ce bateau, ne permet pas
d'y frapper un bout afin de relever l'ancre à l'aide d'un winch en guise de
moyen de secours. En effet, le davier est fixé sous la poutre avant, la chaîne
passe ensuite dans un "tuyau", un tube, sous le trampoline pour aller
au pied du mât dans le coffre à mouillage où est dissimulé le guindeau.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
D'un point de vu esthétique, c'est trés bien de dégager le trampoline et de cacher la chaîne souvent pleine de vase, de sable ou d'herbe, mais d'un point de vu pratique et fonctionnel, c'est autre chose car ce matin, simplement pour relever l'ancre, la manœuvre a mobilisé l'équipage pendant plus de 2 heures. La solution a été de hisser la chaîne dans la mature avec une drisse à l'aide d'un winch manuel, en s'y reprenant à plusieurs reprises chaque fois que 7 à 8 mètres de chaîne étaient relevés. A voir les efforts fournis par l'équipier sur la manivelle du winch, il est fort à parier que la solution tarabiscotée du parcours de cette chaîne trouvée par le bureau d'étude de ce constructeur renommé devait être maudite dans sa tête. A sa place, j'aurai certainement dans cette circonstance utilisé quelques jurons choisis non pour aider à la manœuvre mais pour me soulager d'être dans un tel déboire.
Si je raconte cette histoire, ce n'est pas bien évidement pour critiquer ce bateau et son constructeur mais pour rappeler s'il est nécessaire que l'ancre et sa chaîne ne sont pas, sur un bateau, de simples accessoires que l'on peut au bénéfice du design, dissimuler et rendre inaccessible. A tout moment, on doit pouvoir quitter un mouillage rapidement, par un moyen normal ou par un moyen de secours même manuel rapide à mettre en œuvre. Imaginez que le vent se lève, porte à terre, l'ancre commence à déraper, il faut partir. Aura-t-on le temps de passer premièrement des heures à trouver une solution et deuxièmement un long moment de labeur avec l'angoisse de se retrouver à la côte?
Il est aussi surprenant que sur un tel bateau, il n'y ait pas de winch électrique.
Une dernière chose, ce bateau s'appelle: " Zen ! ", peut-être que son propriétaire va maintenant remplacer le point d'exclamation par un point d'interrogation, vous ne pensez pas?
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
D'un point de vu esthétique, c'est trés bien de dégager le trampoline et de cacher la chaîne souvent pleine de vase, de sable ou d'herbe, mais d'un point de vu pratique et fonctionnel, c'est autre chose car ce matin, simplement pour relever l'ancre, la manœuvre a mobilisé l'équipage pendant plus de 2 heures. La solution a été de hisser la chaîne dans la mature avec une drisse à l'aide d'un winch manuel, en s'y reprenant à plusieurs reprises chaque fois que 7 à 8 mètres de chaîne étaient relevés. A voir les efforts fournis par l'équipier sur la manivelle du winch, il est fort à parier que la solution tarabiscotée du parcours de cette chaîne trouvée par le bureau d'étude de ce constructeur renommé devait être maudite dans sa tête. A sa place, j'aurai certainement dans cette circonstance utilisé quelques jurons choisis non pour aider à la manœuvre mais pour me soulager d'être dans un tel déboire.
Si je raconte cette histoire, ce n'est pas bien évidement pour critiquer ce bateau et son constructeur mais pour rappeler s'il est nécessaire que l'ancre et sa chaîne ne sont pas, sur un bateau, de simples accessoires que l'on peut au bénéfice du design, dissimuler et rendre inaccessible. A tout moment, on doit pouvoir quitter un mouillage rapidement, par un moyen normal ou par un moyen de secours même manuel rapide à mettre en œuvre. Imaginez que le vent se lève, porte à terre, l'ancre commence à déraper, il faut partir. Aura-t-on le temps de passer premièrement des heures à trouver une solution et deuxièmement un long moment de labeur avec l'angoisse de se retrouver à la côte?
Il est aussi surprenant que sur un tel bateau, il n'y ait pas de winch électrique.
Une dernière chose, ce bateau s'appelle: " Zen ! ", peut-être que son propriétaire va maintenant remplacer le point d'exclamation par un point d'interrogation, vous ne pensez pas?
Pratiques mafieuses à port MAHON!
Posté par : François le 20 août 2013
Avant d'expliquer la chose, il faut présenter la situation...
Mahon est la capitale de Minorque, bâtie autour d'un port naturel situé à l'est de l'ile, cet endroit mérite un détour comme dirait le guide Michelin. Ce port est situé dans un bras de mer de 3 milles de long et large d'un demi mille. Il est ouvert sur la mer par un étroit passage, parsemé d'îles, entouré de falaises avec ici et là des criques, ce port, parfaitement protégé, a de tout temps été la convoitise des puissances étrangères afin de contrôler militairement la méditerranée. Actuellement, il subsiste à l'entrée de ce port des fortifications, une zone militaire et quelques vertiges du temps passé. Actuellement, ce port a une activité intense avec les ferries reliant Minorque à Barcelone et avec les paquebots de croisières qui y font escale pratiquement chaque jour.
Pour ce qui nous concerne, ce port possède plusieurs marinas payantes, gérées par des sociétés privées offrant de nombreuses places, mais ce port possède aussi, de part sa configuration naturelle, plusieurs criques ou cala, où il est possible de mouiller dans des zones de mouillage d'ailleurs recommandées par les instructions marines et figurant sur les cartes les plus récentes du SHOM et de l'Amirauté Britannique. Dans ces conditions, nous entrons dans ce port et allons, dès l'entrée franchie, mouiller dans la cala Tauléra recommandée. Constituée d'une crique peu profonde, avec fond de sable et petite plage sympa, au milieu des fortifications qui nous entourent et nous dominent, nous y sommes bien, un peu loin de la ville, certes, mais nous n'avons besoin de rien, ni eau, ni électricité, notre annexe nous permettra de faire un tour dans cet endroit à découvrir. Du bateau, nous ne voyons pas la mer toute proche, nous avons l'impression d'être sur une rivière ou sur un lac.
Après trois nuits passées ici, un bateau du port est venu nous donner une feuille de papier sur laquelle figurait le plan du port pour nous préciser, en guise de preuve, que le mouillage dans cette cala était autorisé uniquement si les marinas de port Mahon étaient saturées. Comme ce n'est pas le cas, nous devons partir... Il faut bien remplir la caisse des marinas lorsque la fréquentation n'est pas maximale!
La contrainte n'est pas ce que j'apprécie le plus.
Cette pratique est scandaleuse car d'une part les instructions nautiques ne mentionnent pas cette pratique locale qui semble être hors la loi et qui est de toute façon une pratique abusive, et d'autre part, les autorités du port viennent faire la police au profit des sociétés privées d'où le titre de cette note!
Pour renseigner les éventuels navigateurs intéressés par les possibilités de mouillage dans ce port: tout mouillage est interdit. Mais il est toujours possible de mouiller dans la cala Tauléra au motif d'absolue nécessité (par exemple : le Skipper à mal aux dents (sic)) sans dépasser 3 nuits. Pour info, nous sommes allés nous amarrer sur un ponton à l'entrée de la cala Longa, l'annexe est obligatoire pour aller à terre, sans eau, sans électricité, pour un cata de 12 mètres la nuit est à 28€. Toujours pour info, les supermarchés sont rares aux Baléares et souvent très mal achalandés, en général, la moitié du magasin est occupé par le rayon alcool, l'autre moitié par les articles de plage et le reste par l'alimentation! Dans ces conditions, il est intéressant de noter le beau supermarché au fond de la cala Longa à 100m (seul magasin dans ce secteur). Dans le port de Mahon, petit supermarché près de la station service pour bateaux mais surtout dans la vieille ville, le marché typique dans le Claustre del Carme avec en sous sol un véritable supermarché avec rayon frais digne de ce nom! Il faut cependant trouver l'entrée de ce magasin à l'enseigne "Binipreu" ce qui ne saute pas aux yeux d'un français. Et tout proche de là, le marché aux poissons, ouvert le matin, mérite lui aussi un détour au moins pour la vue, peut-être aussi pour l'odeur, mais certainement pas pour les prix qui sont prohibitifs! Tout cela est bien entendu en haut de la falaise que l'on peut atteindre par de multiples escaliers offrant de beaux points de vue sur la rade mais depuis peu, un ascenseur panoramique offre sans fatigue la même ascension et le même coup d’œil derrière une vitre, attention au vertige. Cet étonnant service se trouve à coté du casino dans une construction en béton armé brut de décoffrage, là aussi, il faut trouver la porte!
Mariposa est de retour.
Notre bateau s'appelle Mariposa, nous pensions jalousement être le seul bateau à porter ce nom. Aussi, nous sommes surpris de rencontrer un autre bateau avec "notre" nom ce qui arriva plusieurs fois au cours de notre périple. Chaque fois il s'agissait d'un bateau battant pavillon anglais alors que ce nom espagnol signifie papillon. La première fois c'était à Cascais près de Lisbonne, nous avions pris une photo de ce bateau croyant cette rencontre improbable. La deuxième fois, c'était à Ibiza dans la cala Talamanca, un magnifique voilier que l'on a évidement pris en photo en guise de trophée. Hier, dans le port Mahon, surprise, ce même bateau à coté de qui nous étions mouillés à Ibiza il y a quelques semaines était là, amarré à quai sous nos yeux étonnés. Là encore, je m'approche pour prendre, cette fois, une photo d'un peu plus près. Surprise à nouveau lorsque le matelot qui lavait le pont du bateau me dit en français alors que le bateau est anglais et que je pensais son équipage anglais: "Attendez que j'aie fini de laver le pont, le bateau sera plus beau!". La conversation s'engage alors, je m'explique en disant pourquoi je prends une photo de ce bateau davantage pour le nom que pour son aspect qui est très beau. Surprise toujours lorsque le marin que je questionne sur son métier au service d'une élite, me dit que l'an passé, il travaillait dans un autre domaine, toujours sur des bateaux mais entre Arzal et Redon sur les "vedettes Jaunes" pour promener des touristes sur la vilaine. Etonnant car nous sommes voisins, habitant à quelques kilomètres d'Arzal. Nicole travaillant à Redon, et ce marin connaissant Larmor Baden pour sa situation dans le golfe du Morbihan et aussi malheureusement pour son actualité "brûlante" si je peux me permettre, lorsque l'an passé un criminel a incendié sans raison une dizaine de maisons mettant le village à la une des médias pour le pire.
Demain, si le vent le veut bien, nous papillonnerons vers la Sardaigne. Nous publierons bientôt une note avec photos sur les calas des Baléares que nous avons aimées ou moins appréciées pour info afin d'être peut-être utile aux futurs navigateurs.
J'aime pas ta mer!
J'aime pas
ta mer! La méditerranée, la grande bleue, si belle, si attirante sur les
photos, devient vite une vacharde, agitée, désordonnée, capable de devenir
hostile à quiconque voudrait y passer des moments agréables lorsque
"Mademoiselle" a décidé d'être capricieuse. Dans ces conditions il
faut être un peu maso pour vouloir naviguer en père peinard. Ce fut pourtant
notre lot lorsque nous décidons de quitter Port Mahon à Minorque après un coup
de mistral pour traverser vers la Sardaigne avec un vent favorable ce qui n'est
pas souvent le cas. Un vent, force 4, de nord, nous a permis de maintenir 7 kts
de moyenne pendant les 10 premières heures avant de mollir pendant la nuit. Ce
petit vent sympa aurait pu nous donner l'occasion d'une agréable navigation si,
conjugué à l'état de la mer, nous n'avions pas eu à subir une mer chaotique,
hachée, désordonnée, remuante et surtout nous bousculant sans cesse. L'état de
cette mer provoqué par le mistral, plus au nord les 2 ou 3 jours précédents,
était sans rapport avec ce petit force 4 plein de bonne volonté pour nous faire
avancer dans la bonne direction à vitesse convenable.
Alors oui, j'aime pas ta mer. Celle dont tu me vantes les qualités et les vertus oubliant ses façons peu convenables de se comporter.
Est-ce que l'atlantique ferait cela?
Évidement non, une belle houle bien longue, bien établie mais pas des secousses rythmées par des vagues répétées à quelques secondes d'intervalles, obligeant l'équipage à se cramponner sans cesse, à contrecarrer les mouvements du bateau par des efforts inutiles en temps normal. Et surtout de solliciter l'estomac à faire très vite des grimaces, des hauts le cœur, des nausées qui ne vont pas avec ce décor là. On n'est pas venu ici pour se faire du mal.
Le lendemain, le vent nous abandonnant mais les vagues toujours présentes, nous décidons de mettre en route les moteurs pour abréger les souffrances en évitant une deuxième nuit en mer. Pourtant la lune était belle, le ciel et les étoiles aussi, nous étions seuls au monde, pas un bateau à l'horizon. Outre les inévitables et nombreux débris, plastiques en tout genre, nous avons vu 3 tortues à la surface de l'eau, dont une, malheureusement prisonnière, ses pattes arrières étant entravées par des filaments de plastique, nous assisterons impuissants à ce triste spectacle d'une victime innocente de l'inconscience humaine. Décidément non je n'aime pas ta mer!
Nous finirons notre route en compagnie d'un petit oiseau visiblement épuisé par un trop long voyage au dessus des flots, venu trouver refuge sur le pont de notre bateau, nous éviterons de l'approcher afin de lui garantir un repos salutaire. Après 2 bonnes heures d'un repos réparateur, notre oiseau s'est envolé, contraint par la nature à continuer son épuisant voyage. Merci d'être venu nous donner un moment agréable. Bonne chance à lui!
Notre arrivée en Sardaigne se fera de nuit, nous ne distinguerons qu'au dernier moment la côte basse de cette île engluée dans une brume de chaleur. Nous passons l'île "Mal di Ventre" et ses cailloux pour nous engager au sud du "Capo Mannu" dans une baie inconnue pour nous qui délivrera ses secrets le lendemain à notre réveil. Nous découvrons la plage devant laquelle nous avons jeté l'ancre la veille au soir, avec ses touristes, ses petites maisons, ses bateaux, montrant une vie de vacances ordinaire. En débarquant avec l'annexe, notre surprise devient plus grande lorsque l'on parcourt le village "San Vero Milis".Venant des Baléares, la transition est franche. Les rues sont en terre battue, les maisons ne sont pas terminées, la maçonnerie est rudimentaire pour certaines d'entre elles bien que d'autres maisons simples soient coquettes et bien entretenues.
Nous cherchons en vain une poubelle, les déchets sont un peu partout, nous nous contenterons de déposer notre sac à coté d'une corbeille débordante depuis semble-t-il quelques temps déjà. Cela sent un peu l'Afrique, mais cela nous rappelle aussi le Portugal que nous avions aimé. Par la simplicité, par la gentillesse, par un certain bonheur de prendre la vie comme elle est, se contentant de peu et construisant avec des moyens limités de quoi passer ici, sur cette plage, des moments agréables nous nous sentons bien parmi ces personnes qui cherchent à nous parler, à nous aider.
Nous trouvons notre bonheur chez les commerçants, fruits et légumes du pays, pain, viandes... et bar-restaurant où nous goûtons la cuisine locale. Ici, ce n'est pas misérable ni pauvre, c'est simple tout bonnement. La crise mondiale, on ne la connait pas car on n'a jamais été riche et ce n'est pas ici que l'on parlera de décroissance! Alors on a des plaisirs simples. Sur l'eau, un vieux dériveur avec ses voiles usées rouillées navigue et donne du plaisir à son équipage qui vient nous saluer, des zodiacs avec des moteurs hors du temps partent pour une partie de pèche en mer et des pédalos emmènent parents et enfants. Voila un autre monde sur la même planète que la nôtre, où nos petites misères qui prennent parfois des proportions importantes semblent bien ridicules.
Notre route nous conduira demain vers le nord de la Sardaigne, vers la Maddalena et la Costa Smeralda où de riches milliardaires se sont, dans les années 60, construits des villas, des hôtels pour en faire leur terrain de jeu envié dans le monde entier nous dit la brochure touristique...
Alors oui, j'aime pas ta mer. Celle dont tu me vantes les qualités et les vertus oubliant ses façons peu convenables de se comporter.
Est-ce que l'atlantique ferait cela?
Évidement non, une belle houle bien longue, bien établie mais pas des secousses rythmées par des vagues répétées à quelques secondes d'intervalles, obligeant l'équipage à se cramponner sans cesse, à contrecarrer les mouvements du bateau par des efforts inutiles en temps normal. Et surtout de solliciter l'estomac à faire très vite des grimaces, des hauts le cœur, des nausées qui ne vont pas avec ce décor là. On n'est pas venu ici pour se faire du mal.
Le lendemain, le vent nous abandonnant mais les vagues toujours présentes, nous décidons de mettre en route les moteurs pour abréger les souffrances en évitant une deuxième nuit en mer. Pourtant la lune était belle, le ciel et les étoiles aussi, nous étions seuls au monde, pas un bateau à l'horizon. Outre les inévitables et nombreux débris, plastiques en tout genre, nous avons vu 3 tortues à la surface de l'eau, dont une, malheureusement prisonnière, ses pattes arrières étant entravées par des filaments de plastique, nous assisterons impuissants à ce triste spectacle d'une victime innocente de l'inconscience humaine. Décidément non je n'aime pas ta mer!
Nous finirons notre route en compagnie d'un petit oiseau visiblement épuisé par un trop long voyage au dessus des flots, venu trouver refuge sur le pont de notre bateau, nous éviterons de l'approcher afin de lui garantir un repos salutaire. Après 2 bonnes heures d'un repos réparateur, notre oiseau s'est envolé, contraint par la nature à continuer son épuisant voyage. Merci d'être venu nous donner un moment agréable. Bonne chance à lui!
Notre arrivée en Sardaigne se fera de nuit, nous ne distinguerons qu'au dernier moment la côte basse de cette île engluée dans une brume de chaleur. Nous passons l'île "Mal di Ventre" et ses cailloux pour nous engager au sud du "Capo Mannu" dans une baie inconnue pour nous qui délivrera ses secrets le lendemain à notre réveil. Nous découvrons la plage devant laquelle nous avons jeté l'ancre la veille au soir, avec ses touristes, ses petites maisons, ses bateaux, montrant une vie de vacances ordinaire. En débarquant avec l'annexe, notre surprise devient plus grande lorsque l'on parcourt le village "San Vero Milis".Venant des Baléares, la transition est franche. Les rues sont en terre battue, les maisons ne sont pas terminées, la maçonnerie est rudimentaire pour certaines d'entre elles bien que d'autres maisons simples soient coquettes et bien entretenues.
Nous cherchons en vain une poubelle, les déchets sont un peu partout, nous nous contenterons de déposer notre sac à coté d'une corbeille débordante depuis semble-t-il quelques temps déjà. Cela sent un peu l'Afrique, mais cela nous rappelle aussi le Portugal que nous avions aimé. Par la simplicité, par la gentillesse, par un certain bonheur de prendre la vie comme elle est, se contentant de peu et construisant avec des moyens limités de quoi passer ici, sur cette plage, des moments agréables nous nous sentons bien parmi ces personnes qui cherchent à nous parler, à nous aider.
Nous trouvons notre bonheur chez les commerçants, fruits et légumes du pays, pain, viandes... et bar-restaurant où nous goûtons la cuisine locale. Ici, ce n'est pas misérable ni pauvre, c'est simple tout bonnement. La crise mondiale, on ne la connait pas car on n'a jamais été riche et ce n'est pas ici que l'on parlera de décroissance! Alors on a des plaisirs simples. Sur l'eau, un vieux dériveur avec ses voiles usées rouillées navigue et donne du plaisir à son équipage qui vient nous saluer, des zodiacs avec des moteurs hors du temps partent pour une partie de pèche en mer et des pédalos emmènent parents et enfants. Voila un autre monde sur la même planète que la nôtre, où nos petites misères qui prennent parfois des proportions importantes semblent bien ridicules.
Notre route nous conduira demain vers le nord de la Sardaigne, vers la Maddalena et la Costa Smeralda où de riches milliardaires se sont, dans les années 60, construits des villas, des hôtels pour en faire leur terrain de jeu envié dans le monde entier nous dit la brochure touristique...
Quelques photos de Sardaigne :
Nous avons rencontré les Shundo...
Nous avons
rencontré les Shundo.
Est-ce une rencontre du 3ème type? Nous sommes étonnés de voir devant nous, non pas une soucoupe volante, mais la silhouette caractéristique de Shundo.
Certains d'entre vous qui surfez sur internet savent de quoi il s'agit. Surtout les lecteurs assidus des blogs hébergés sur le site de notre association Sail The Word mais pour les autres, j'ai envie de m'amuser à vous laisser deviner ce que nous avons rencontré. J'imagine volontiers les questions qui vous viennent à l'esprit.
- Dans le milieu maritime, les Shundo, des créatures vivant au fond des océans?
- Non pas du tout.
- Vivant sur l'eau?
- Oui, mais quel genre: des poissons, des oiseaux, des mammifères marins?
Un peu tout cela en même temps, assurément, ce sont des migrateurs, les Shundo : c'est un bateau et un équipage.
Un bateau jaune avec une allure de bateau sans pareil, préparé, aménagé, modifié pour répondre au mieux aux besoins, aux désirs de ses occupants, bref un bateau reconnaissable entre tous les bateaux que l'on rencontre habituellement sur tous les plans d'eau.
Aussi, lorsque j'ai aperçu sa silhouette cet été dans la cala du Roig à Ibiza, j'étais certain de rencontrer des personnes que je connaissais déjà de façon virtuelle sur le net.
Des personnes : Chantal et Gilbert dont j'avais lu leur histoire et suivi leur aventure sur leur blog " Shundo" et pour qui j'avais eu de la sympathie à distance, virtuellement. Beaucoup de points me rapprochent d'eux : leur route, similaire à la notre (Bretagne, Espagne, Portugal, Baléares...) parcourue pratiquement au même moment, à quelques semaines ou quelques mois près, visitant les mêmes endroits, mais aussi leur désir de découvrir le monde, de le raconter, de faire partager leur voyage.
Une rencontre est souvent le fruit du hasard, ce fût le cas. Sans hésiter, avant qu'ils ne partent, j'ai mis l'annexe à l'eau pour aller voir, en vrai, ce que je connaissais déjà dans mon imaginaire.
J'étais bien content de leur faire la surprise de la visite de l’inconnu que j'étais pour eux mais qui les connaissait déjà. Notre rencontre fut évidemment amicale avec la promesse de nous revoir à nouveau. Quelques semaines plus tard, à Minorque, nos routes se sont croisées, témoin la photo ci-dessous. Reconnaissant face à nous le célèbre bateau jaune, j'ai modifié notre route pour nous rapprocher au point de susciter un peu d'inquiétude chez Gilbert qui à la barre de son bateau nous a vu nous rapprocher avec une route convergente avant de nous reconnaître et d'agiter les bras en guise d'agréable surprise.
Maintenant, nos routes se sont éloignées. Ils ont trouvé refuge en Sardaigne, et nous en Corse, les rencontres sont redevenues virtuelles, merci Monsieur l'Ordinateur.
Peut-être que nos routes se croiseront à nouveau dans le futur. .
Est-ce une rencontre du 3ème type? Nous sommes étonnés de voir devant nous, non pas une soucoupe volante, mais la silhouette caractéristique de Shundo.
Certains d'entre vous qui surfez sur internet savent de quoi il s'agit. Surtout les lecteurs assidus des blogs hébergés sur le site de notre association Sail The Word mais pour les autres, j'ai envie de m'amuser à vous laisser deviner ce que nous avons rencontré. J'imagine volontiers les questions qui vous viennent à l'esprit.
- Dans le milieu maritime, les Shundo, des créatures vivant au fond des océans?
- Non pas du tout.
- Vivant sur l'eau?
- Oui, mais quel genre: des poissons, des oiseaux, des mammifères marins?
Un peu tout cela en même temps, assurément, ce sont des migrateurs, les Shundo : c'est un bateau et un équipage.
Un bateau jaune avec une allure de bateau sans pareil, préparé, aménagé, modifié pour répondre au mieux aux besoins, aux désirs de ses occupants, bref un bateau reconnaissable entre tous les bateaux que l'on rencontre habituellement sur tous les plans d'eau.
Aussi, lorsque j'ai aperçu sa silhouette cet été dans la cala du Roig à Ibiza, j'étais certain de rencontrer des personnes que je connaissais déjà de façon virtuelle sur le net.
Des personnes : Chantal et Gilbert dont j'avais lu leur histoire et suivi leur aventure sur leur blog " Shundo" et pour qui j'avais eu de la sympathie à distance, virtuellement. Beaucoup de points me rapprochent d'eux : leur route, similaire à la notre (Bretagne, Espagne, Portugal, Baléares...) parcourue pratiquement au même moment, à quelques semaines ou quelques mois près, visitant les mêmes endroits, mais aussi leur désir de découvrir le monde, de le raconter, de faire partager leur voyage.
Une rencontre est souvent le fruit du hasard, ce fût le cas. Sans hésiter, avant qu'ils ne partent, j'ai mis l'annexe à l'eau pour aller voir, en vrai, ce que je connaissais déjà dans mon imaginaire.
J'étais bien content de leur faire la surprise de la visite de l’inconnu que j'étais pour eux mais qui les connaissait déjà. Notre rencontre fut évidemment amicale avec la promesse de nous revoir à nouveau. Quelques semaines plus tard, à Minorque, nos routes se sont croisées, témoin la photo ci-dessous. Reconnaissant face à nous le célèbre bateau jaune, j'ai modifié notre route pour nous rapprocher au point de susciter un peu d'inquiétude chez Gilbert qui à la barre de son bateau nous a vu nous rapprocher avec une route convergente avant de nous reconnaître et d'agiter les bras en guise d'agréable surprise.
Maintenant, nos routes se sont éloignées. Ils ont trouvé refuge en Sardaigne, et nous en Corse, les rencontres sont redevenues virtuelles, merci Monsieur l'Ordinateur.
Peut-être que nos routes se croiseront à nouveau dans le futur. .
voici la photo de Shundo |
Fini la croisière estivale, il faut hiverner : le bateau s'endort pour quelques mois.
Le ciel
bleu, omniprésent ces mois d’été, a laissé subitement place aux nuages noirs,
menaçants, chargés de pluie, de tonnerre et d’éclairs. La période
estivale où l’on oublie presque les caprices de la météo, est maintenant
derrière nous, consommée, bientôt oubliée
Le ciel
bleu, omniprésent ces mois d’été, a laissé subitement place aux nuages noirs,
menaçants, chargés de pluie, de tonnerre et d’éclairs. La période
estivale où l’on oublie presque les caprices de la météo, est maintenant derrière
nous, consommée, bientôt oubliée. L’été laisse place aux bourrasques de
l’automne, la météo dicte la conduite à tenir, il est temps de se mettre à
l’abri, il faut songer à hiverner le bateau. Sa place est réservée depuis
quelques temps dans le port de Taverna situé sur la côte est de la Corse, à 35
kms au sud la Bastia. Nous sommes impatients d’arriver dans ce port que nous ne
connaissons pas, confiants mais un peu inquiets lorsque nous découvrons que ce
port n’est pas vraiment connu des corses eux-mêmes !
Notre dernière navigation se fera entre Ajaccio et Taverna en passant par les
bouches de Bonifacio avec une petite et courte escale en Sardaigne dans
l’archipel de la Magdalena, en compagnie de nos amis Danielle et Joël venus de
Bretagne pour nous accompagner.
Nous
visiterons les criques sauvages et désertes qui s’offrent à nous, conscients du
privilège qui nous est donné de pouvoir naviguer en arrière saison, sans
contrainte de durée, libres de profiter des instants magiques, des paysages, des
couchers de soleil, de la douceur de vivre…
J’ai tardé à écrire cette note sur notre séjour en Corse. En effet, j’avais une
idée préconçue sur cette île ou plutôt sur ses habitants et j’ai souhaité
attendre un peu, pour voir, prendre du recul, faire abstraction des préjugés.
Comme toutes les idées préconçues, souvent imbéciles, véhiculées par les ‘’on
dit’’, je n’avais jamais voulu venir en Corse sous prétexte que : quelque
soit la beauté de cette île dont elle porte le nom à juste titre, le climat de
violence et d’insécurité perpétué par les attentats, ne méritait pas d’y venir.
Les actions clandestines, le visage cagoulé par des hommes qui dictent leur loi
par la force m’ont toujours répugné.
A peine arrivés en Corse, 2 passants, innocents, sont blessés par balles lors
d’une fusillade à Ajaccio, quelques jours plus tard, un patron d’entreprise est
abattu en pleine rue. Nous étions sur place, il est alors difficile de penser
que nous avons pu croiser en ville le tueur. Difficile aussi de penser que nous
croisons et côtoyons des personnes qui certainement savent le pourquoi de ces
actions. D’autant plus que dès notre arrivée, nous avons le sentiment que nous
ne sommes pas toujours les bienvenus. Exemple : lorsque nous entrons dans
le terminal des ferries à Propriano pour louer une voiture, la personne qui
nous reçoit derrière le comptoir est évasive sur les réponses à nos questions,
finalement nous partons en claquant la porte. Autre exemple : nous sommes
amarrés au quai des pécheurs dans le port d’Ajaccio, nous remarquons que les
personnes que nous croisons évitent de nous regarder pour ne pas répondre à
notre bonjour, c’est du moins l’impression que nous avons. Il est vrai que nous
ne sommes pas des pécheurs mais des plaisanciers, des touristes, des étrangers.
J’interprète cela non pas comme culturel mais plutôt comme étant d’origine
génétique.
Il faut dire maintenant que notre vision de la Corse dans son ensemble a
changé. Nous avons rencontré et engagé la conversation avec de nombreuses
personnes et chaque fois la discussion a été longue et chaleureuse. Bien
souvent on nous a aidés afin de nous montrer et de nous guider vers nos
requêtes. Nous gardons le souvenir de bons moments passés en compagnie de personnes
prêtes à faire connaissance. Il faut dire que lorsque nous indiquons que nous
venons de Bretagne, il y a instinctivement un lien qui s’établit, un courant de
sympathie, une reconnaissance. Après plusieurs semaines, nous avons de la
sympathie pour les Corses.
Cependant, une incompréhension demeure, nous sommes allés à Corté au cœur du
pays, au cœur du climat pour l’indépendance. Là, sur les murs de la fac, nous
avons pu lire de nombreux slogans. Dont un en particulier : ‘’
Décolonizationne’’.
Comment
peut-on utiliser le mot de décolonisation pour demander l’indépendance lorsque
l’on est étudiant, sensé avoir un peu d’instruction en matière
d’histoire ? Les deux départements de la Corse sont administrés comme
faisant partie intégrante de notre république, ici il n’y a pas de colons et de
colonisés. Simplement une administration qui n’est pas admise par tout le
monde. Il faut se souvenir de la vie des peuples, colonisés sous d’autre
latitude, exploités par quelques colons pour les dépouiller de leur richesse.
Lorsque l’on veut donner de la force à un slogan, il faut connaître la
signification des mots que l’on utilise au risque de ne pas être compris ou
pire d’être ridicule.
Photos de Saïdia à Taverna.
11 nov 2013
Comme
promis, voici les liens vers Picasa afin de visualiser les photos prises
pendant notre périple cet été de Saidia à Taverna en passant par les
Baléares et la Sardaigne. On vous emmène dans le sillage de Mariposa découvrir
quelques paysages, pour vous faire rêver un peu, mais surtout pour vous
apporter un peu de soleil dans la grisaille de l'hiver qui approche.
Avant de
mettre ce blog en sommeil pendant l’hivernage du bateau et surtout avant
"l’hibernation" du Capitaine, nous tenons à remercier les amis qui
nous ont rendu visite à bord de Mariposa pendant ce voyage et les personnes
connues ou inconnues qui ont rendu visite à notre blog. Merci pour les commentaires
qui font toujours plaisir.
Comme
promis, voici les liens vers Picasa afin de visualiser les photos prises
pendant notre périple cet été 2013 de Saidia à Taverna en passant par les
Baléares et la Sardaigne.
Amitiés à
tous.
Avant de
partir vers l’automne et la pluie et le vent, voici un poème de saison écrit il
y a bien longtemps.
Pourquoi l’automne est revenu nous
plonger dans la solitude ?
Novembre nous emmène par la main
dans les bois et sur les chemins.
Et l’on revoit la vie en gris à
travers l’éternelle pluie,
L’œil humide,
Une feuille morte dans le cœur.
Poème de François MARCHAND
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