Depuis toujours, j’ai eu une attirance pour l’eau, une
attirance pour aller sur l’eau.
Enfants,
j’aimais faire tourner en rond des
bateaux dans une bassine. J’allais souvent sur les bords de la seine voir
passer les bateaux, les péniches, les remorqueurs. J’aimais jeter un morceau de
bois dans l’eau, le voir flotter et disparaitre au fil de l’eau, emporté par le
courant. Sans le savoir vraiment, dans mon esprit de gamin, la notion de
flotter sur l’eau et la notion de voyage commençaient à germer. J’observais et
je rêvais en même temps et je m’interrogeais : où pouvait bien aller ce
morceau de bois que ma main avait mis à l’eau ? Qu’elle destinée allait-il
avoir ? Quel événement pouvait-il mettre fin à sa course ? Telles
étaient certainement les questions qui me trottaient dans la tête sans être
bien évidement formulées de la sorte.
Bien
des années plus tard, adolescent, j’ai appris la voile avec un homme passionné
et généreux : Mr Déprez, commandant
retraité de la marine marchande, venu dans mon village à Aubevoye au
bord de la seine passer sa retraite. Non seulement j’ai appris les premières
leçons de voiles, mais auprès de lui, j’appris à construire des bateaux car son
occupation depuis sa retraite était la construction de dériveurs. Auprès de mon
père, j’ai appris le travail manuel : prendre une mesure, faire un tracé,
couper, scier, assembler, souder, etc…
Ainsi,
j’ai construis mon premier voilier dans les
années 68/70.Ce bateau, dériveur solitaire, fut nommé Yole O.K. en utilisant
les initiales de Knud Olsen, l’architecte naval danois qui a dessiné ce bateau
en 1957. La Yole OK a été pensée comme un bateau de préparation olympique, bateau
fin, sensible, léger, nerveux, sportif. Le gréement de type cat-boat est
identique à celui du Finn avec une voile unique gréée sur un mât tournant non
haubané. Ce bateau fut construit en contre plaqué, les formes de la coque sont
encadrées par une monotypie stricte. Cela rend la construction délicate
pour respecter les nombreuses règles de jauges afin d’obtenir, auprès d’un
jaugeur agréé par la fédération, un certificat de jauge qui ouvre la porte aux
compétitions. Ce qui fut le cas pour ce bateau qui porte le n° de jauge 959.
Les
caractéristiques du bateau sont :
Longueur 4.00m
- Maître-bau 1.42m - Voilure 8.95 m² - Poids de la coque 72kg
Quelques années plus, j’ai fait
l’acquisition d’un Requin qui n’avait pas vu la mer depuis longtemps et qui
avait besoin d’un bon coup de nettoyage et d’une remise en état approfondie
avant de pouvoir retrouver son élément !
J'ai acheté ce
bateau dés les premiers salaires que j’ai perçus, avant même d'avoir une
voiture, pour vous dire quelles étaient mes priorités....
Après réfection,
le bateau fut convoyé et amarré dans le port d'Honfleur.
Une mutation professionnelle à St
Etienne, dans le centre de la France, m'obligea à
vendre rapidement ce bateau. De ce fait, j'ai peu navigué avec lui.
Je garde cependant quelques souvenirs: les sensations de raideur à la toile,
remontant bien au prés pour satisfaire le voileux, le confort limité avec une
coque étroite (1.90m de large et 1.10m de hauteur) alors que le bateau fait9.60m
de longueur.
Pourtant, c'est
avec ce bateau que j'ai découvert la navigation en baie de Seine. Peut-être que
le souvenir qui a marqué le plus ma mémoire est le réveil par l'eau de pluie
s'infiltrant à travers le pont et inondant nos duvets... la solution pour
pouvoir dormir un peu plus au sec était alors de coincer des allumettes au
plafond, dans les fentes des lames de bois les plus suspectes, d’ où arrivait
notre malheur....
A ce moment, l’idée
de naviguer à plat sur un multicoque me vint à l’esprit mais ce ne fut pas pour
tout de suite.
Voici quelques
photos de ce bateau :
Pour satisfaire
votre curiosité, je vous invite à visiter le site: http://www.classe-requin.fr/ afin
de découvrir ce fabuleux bateau ancien mais toujours attractif.
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