mardi 26 mai 2015

Bateau, Avion, mêmes plaisirs, mêmes dangers?

        Cette note m'a été inspirée à la suite de conversations que j'ai eu avec des amis rencontrés lors d'un retour à la maison. Chacune de ces rencontres est souvent un échange de questions-réponses. Souvent de politesse pour prendre de nos nouvelles et savoir comment ça va, mais parfois la curiosité l'emporte pour savoir comment se déroule notre ''Aventure''. Pour les amis rencontrés qui ne pratiquent pas la voile et par conséquent ne vont jamais ou rarement sur l'eau, notre parcours leur parait être l'expédition lointaine pleine de dangers...
Alors les questions s'enchainent d'elles mêmes: Avez vous eu peur? Avez vous subit des tempêtes? Vous êtes vous sentis en danger? etc... Et d'ajouter pour les personnes qui me connaissent et qui savent mon passé de pilote privé: ''Entre l'Avion et le Bateau qu'est-ce qui est le plus dangereux? ''

L'étonnement de mes interlocuteurs est souvent visible lorsque je réponds sans hésiter :'' C'est le bateau qui est le plus dangereux''. Et je continue, pour faire retomber la surprise, et pour expliquer ma réponse en donnant quelques détails, par quelques analyses qui viennent étayer mon point de vue.

Tout d'abord, il y a un parallèle entre ces deux pratiques, la liberté de se déplacer dans un élément qui n'est pas tout à fait naturel pour l'homme.  Élément fluide dans les deux cas, qui plus est, n'est pas fait pour faciliter notre déplacement avec ce que la nature nous a donné : deux pieds pour marcher sur la terre ferme et deux bras pour parfois s'aider!
En dehors de ce point commun, la principale différence qui contribue à la sécurité, c'est la vitesse  qui donne un avantage certain à l'aviation.
En avion, la vitesse de déplacement permet d'avoir terminé son voyage avant que la situation météorologique se dégrade. Cela permet aussi de contourner une situation potentiellement dangereuse en cas d'orage par exemple, de se dérouter si besoin, alors qu'avec un bateau c'est tout à fait différent. La plupart du temps, en bateau, il faut faire face à la situation météo qui se dégrade et qui vous arrive dessus plus vite que prévu et là il faut subir, il faut affronter ou fuir sans jamais pouvoir réellement s'échapper.

L'évolution de la météo n'est pas le seul facteur de dangerosité.

       En aviation on apprend à anticiper les situations délicates, en cas de panne, on apprend des procédures afin de gérer la situation. Sur un bateau c'est différent, ce n'est pas le même esprit, il n'y a pas (surtout avec un voilier),  obligation d'avoir reçu une formation pour partir. On n'apprend pas à gérer les situations de la même manière, c'est plutôt l'expérience des situations vécues qui joue le rôle de formation.
En aviation, c'est la précaution qui prime, il y a deux dictons qui résument bien cela:
le premier dit: ''il n'y a pas de bons pilotes, il n'y a que de vieux pilotes'' et le deuxième dit: '' l'aviation est un moyen de transport rapide pour gens peu pressés''.
        En bateau le risque c'est la côte, avec ses rochers, avec ses haut-fonds, avec quelques pièges comme des bouts qui trainent dans l'eau et qui peuvent se prendre dans l'hélice, avec les courants qui peuvent vous porter vers tous ces dangers, avec les autres bateaux qui peuvent dériver, vous aborder etc... avec le sommeil qui peut vous surprendre, avec le mal de mer qui peut vous handicaper. La liste des dangers, ou des risques potentiels est plus longue pour le bateau que pour l'avion.

       Avant de conclure, il faut dire que la technologie est  fiable pour chacun des deux, bateau ou avion, mais que le danger vient souvent des appréciations et des décisions du pilote ou du capitaine. Mais quel est donc le mécanisme qui peut détourner l'attention de personnes sérieuses et prudentes pour les mettre en situation périlleuse?

      Je ne peux pas m’empêcher de penser aux marins qui ont perdu la vie en allant rejoindre leur bateau au mouillage à bord de leur annexe, victime d'un malaise, d'un faux- mouvement, si près de la côte, bien loin du danger apparent.
Je ne peux pas non plus oublier Renaud Ecalle, champion du monde de voltige, leader de l'équipe de voltige de l'armée de l'air, décédé dans un accident d'avion avec sa femme et ses deux enfants aux commandes de son avion privé en revenant d'un meeting.
Le danger est partout, les conséquences sont aussi tragiques mais de mon humble avis, on est beaucoup plus exposé à la barre d' un bateau qu'aux commandes d' un avion.


  

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