On m’a
demandé ce que je pensais du Lagoon 400, persuadé que cela peut intéresser
quelques lecteurs, voici ce que j’ai répondu.
Vous me demandez mon avis sur le
Lagoon 400, c'est bien volontiers que je vous réponds mais en quelques lignes,
c'est un défi que vous me lancez!
Tout
d’abord, nous avons choisi ce bateau après une longue et méthodique réflexion.
De plus nous naviguions depuis une vingtaine d’année sur un catamaran plus
petit pendant les vacances d’été (voir l’article sur Doumidia en archive dans
ce blog). Sans être spécialiste, nous savions ce que nous voulions: un bateau
facile à manier en équipage réduit, sur et confortable pour des navigations de
plusieurs mois d’affilée.
Nous avons
choisi ce bateau après avoir loué un 380, puis visité le Nautitech 40 et divers Fontaine Pajot et lu tout ce que
l’on a pu trouver sur les autres marques françaises et étrangères.
Nous avons
choisi ce bateau pour plusieurs raisons:
- Le confort
(la version propriétaire 3 cabines et 2 salles d'eau est spacieuse, pour un
long séjour c'est important, ce n'est pas du luxe d'avoir de l'espace comme à
la maison lorsqu'on est plusieurs mois de suite à bord)
- La
capacité de chargement (prés de 5000kg entre le déplacement lége et le
déplacement en charge Maxi).
- Sa
conception moderne, sans déco inutile, sobre et fonctionnelle.
- L'accastillage
bien positionné, bien dimensionné et de qualité.
- Sa
nouveauté (sorti en mars 2009, nous avons essayé le n°1 dés sa sortie)
- La
sécurité: poste de barre abrité, franc bord important, circulation sur le pont
sans obstacle, passage arrière d'une coque à l'autre, bimini rigide parfait
pour s'abriter du soleil et (ou) de la pluie, protection contre le soleil par
les hublots verticaux avec visière (en été, il ne fait jamais trop chaud dans
le bateau), bonne ventilation.
- Le rapport
qualité/prix.
- Un chantier
de renom bien implanté.
- La
simplicité de manœuvre. Par contre la hauteur importante des francs bords qui
est un avantage par mer formée devient un inconvénient pour "attraper"
une bouée de corps mort!
Nous ne sommes pas déçus après 4
saisons de navigation, maintenant il faut savoir que ce n'est pas un pur sang.
Que ce soit au moteur ou à la voile, le pilote automatique est sollicité dés
que possible surtout en équipage réduit. Cependant le bateau marche plutôt bien sans trop se trainer, pour
le petit temps, nous avons mis en place un génaker indispensable pour son
utilité dans le petit temps et sa simplification de manœuvre. Le bateau se manœuvre
en solitaire sans problème, mais il faut cependant s’adapter à ce bateau, à sa
largeur : 7.2m, à sa masse à vide, plus de 10 000kg, à son inertie…
Il faut
choisir comme nous l'avons fait la motorisation la plus puissante, deux fois 40ch
car dans certaines conditions : avec un vent de face et une mer formée, il
faut de la puissance pour relancer le bateau après une vague plus grosse que
les autres ! Le fardage est important, ce n'est pas un défaut mais une
contrainte dont il faut tenir compte. A noter que la nacelle avec une forme en
‘’aile de mouette’’ donne de l’aisance et évite que la mer vienne taper dur lorsqu’elle
est formée.
Pour la consommation, nous avons noter moins
de 2 litres/heure pour chaque moteur, sans forcer la manette des gaz. Dans la
pratique, c’est l’oreille qui indique la position de la manette des gaz !
En général, on navigue entre 5 et 6 Kts avec les 2 moteurs. On peut naviguer avec
1 seul moteur, on perd alors 1.5 kts par mer calme et on gagne en consommation
et en niveau sonore. A pleine puissance
on arrive à 7/7.5 Kts. A cette vitesse, la consommation nous est inconnue car
jamais nous avons essayé ce régime pendant longtemps.
Si
c'était à refaire, pour le même usage, c'est-à-dire pour la grande croisière
avec mouillages forains chaque soir, nous choisirions à nouveau ce bateau avec
les mêmes options.
Mais tout
cela doit être mis en corrélation avec le programme de navigation que l’on
souhaite. Le choix d’un bateau se fait après avoir décidé quelle navigation on
envisage de faire.
La
navigation en monocoque et en catamaran est très différente par le fait même qu'en
cata il n'y a pas de cockpit ouvert mais un carré extérieur abrité souvent par
un bimini rigide, on navigue donc assis autour d'une table en regardant vers à
l'arrière défiler l'eau! C’est très agréable surtout avec des invités qui
profitent pleinement de l’endroit, la bouteille et les verres restant sagement
sur la table même avec un peu de clapot. Le trampoline aussi est souvent prisé
jusqu’aux premiers embruns qui font fuir certains et rigoler les autres.
La
navigation pour notre part se faire presque toujours sous pilote automatique. Adieu
donc le plaisir de barrer en sentant le bateau partir au lof dans la risée. Le
catamaran en général est un bateau de portant, il est toujours plus agréable
d’aller un peu plus vite en abatant un peu.
Notre bateau
est autonome en eau avec le déssalinisateur et en électricité avec les panneaux solaires. Nous avons passé 4 mois de
suite en mouillage sauvage sans aucun problème. On est bien content d'être
autonome en énergie et en eau car on a vu à Ibiza des bateaux attendre des
heures au mouillage devant le port leur tour pour accéder au quai afin de faire
le plein d'eau!
Pour la place de port difficile à trouver pour
l’hivernage parait-il, nous avons trouvé en s’y prenant à l’avance, une place dans
le sympathique port de Taverna au sud de Bastia. Nous avions pensé un moment aller
en Tunisie, mais nous avons préféré pour diverses raisons rester en Corse.
Les défauts ?
Personnellement, nous ne voyons pas trop de défauts ou plutôt, nous acceptons
le bateau tel qu'il est. Le confort pour être bien et pour profiter des
mouillages…. Voila ce que nous cherchions, nous l’avons trouvé dans ce
modèle!
F.MARCHAND