Nous avons rejoint le bateau depuis le 30 mai, après
quelques jours de préparation pour remplir les cales de vivres… Nous avons
quitté le port de Taverna le 6 juin après un dernier au revoir à l’équipe de ce
port sympathique et de nos amis : Mariela et Pascal partis en même temps
que nous mais vers une autre direction. La météo clémente nous a donné un vent
très léger pour ce début de navigation tout en douceur histoire de se réveiller
après un long moment passé à la maison. Nous sommes ainsi partis vers le nord
pour terminer notre tour de la Corse. Première escale à Porticciolo dans un mouillage sauvage et solitaire devant une
plage déserte : un régal. Le lendemain, un vent de face nous a contraints
à utiliser le moteur pour doubler le célèbre Cap Corse en passant à terre de
l’ile non moins célèbre : Giroglia. Nous étions pratiquement seuls sur
l’eau à cette époque peu fréquentée par les plaisanciers, profitant de la
nature sauvage de ce lieu, de ses criques, de ses villages, de ses minuscules
ports de pécheurs locaux. Cela nous donne l’envie d’y revenir pour y faire
quelques randonnées pédestres. Passé le cap, direction plein sud, le vent
commence à s’établir timidement pour nous donner l’occasion de stopper le
moteur et de retrouver le calme et le silence. Les voiles commencent à prendre
le vent, la vitesse très faible nous permet d’avancer dans la bonne direction.
Le clapotis de l’eau sur la coque nous fait entendre une musique bien agréable,
nous avons tout notre temps pour profiter du décor qui défile devant nous. Nous
atteindrons pour la nuit la baie de Mortella, un des nombreux mouillages
sauvages du désert des Agriates. Le décor est magnifique, unique, accessible
seulement par la mer ou à pied après une très très longue marche sur la roche brulante
et dénudée, sans la moindre végétation pour s’abriter du soleil… A la
réflexion, ce désert qui n’a pas usurpé son nom, n’est-il pas le seul désert en
France? Je crois bien que oui.
Nous continuons notre route le lendemain, à la voile, pour
rejoindre la baie de Calvi tout aussi magnifique. Nous attendrons ici le moment
propice pour traverser vers le continent, les orages sont annoncés, ils
arrivent en fin de journée pour éclater sur les montagnes toutes proches, nous
ne sommes pas menacés. Ils seront pourtant violents et aussi mortels pour
plusieurs randonneurs surpris sur le GR 20 et ensevelis dans une coulée de
boue, de roches et de neige.
La Corse est une exception à bien des égards par sa
géographie, sa culture, son climat. C’est un continent. La Corse est une
montagne sortie de la mer. C’est bien plus qu’une ile posée sur l’eau,
d’ailleurs ce qui frappe lorsqu’on découvre cet endroit : c’est la vue des
montagnes qui se suivent en arrière plan par une succession de lignes de crêtes
du gris sombre au gris clair dont les détails se révèlent en couleurs au fur et
à mesure de notre approche. L’odeur du maquis lui aussi est unique, il arrive à
nos narines porté par le vent déjà loin en mer comme un signe de bien venue.
D’un point de vu maritime, la Corse présente peu d’abris, les ports sont
saturés, les mouillages sauvages sont souvent exposés aux coups de vent qui
arrivent impromptus et souvent violents même en été. Le plaisancier doit garder
l’œil marin avant de succomber à l’ambiance estivale….
La Corse mérite bien son nom d’ile de beauté, les amis qui
nous conseillaient d’y venir avec le bateau étaient de bons conseils.
Nous avons quitté Calvi le 10 juin porté par un vent portant
qui nous a permis de faire de la route à 8 nœuds de moyenne, nous faisant
croire à une arrivée dans la nuit dans la baie d’Hyères. C’était sans compter
les caprices de la nature, le vent s’est affaibli dans la soirée comme fatigué
de nous porter ainsi vers notre but. Nous avons du nous résoudre à faire route
au moteur pour terminer notre traversée. Nous sommes allés directement planter
notre ancre sous la protection du fort de Brégançon afin de trouver à l’abri le
sommeil qui nous a manqué. Nous avons bien fait car la météo nous a donné un
fort vent d’Est puis une suite orageuse est arrivée sur la côte varoise.
La suite de notre voyage n’est plus le récit d’une
navigation mais l’histoire d’une bonne nouvelle pour nous. Un acquéreur sérieux
s’est manifesté suite à la lecture de notre blog, puis après plusieurs échanges
de mails (merci internet) est venu ce week end découvrir et essayer notre
bateau ici entre Hyères et Porquerolles. Ainsi, nous avons fait la connaissance
de Adof et Gerturd qui ont été enthousiasmés
par Mariposa. Le bateau leur est maintenant réservé, il ne reste plus
qu’à finaliser la vente. Nous devons pour cela nous rendre à Port Saint Louis
du Rhône dans les prochains jours pour une expertise et pour mettre le bateau
au sec. Nous savons déjà que Mariposa gardera son nom qui sonne bien aux
oreilles suisses. Cela nous fait plaisir. Le bateau sera équipé d’un groupe
électrogène et d’un compresseur pour partir ensuite vers les Caraïbes afin y
faire de la plongée.
Ceci ne met pas pour le moment un point final à notre blog,
nous vous ferons part de notre dernière navigation le long des calanques et des
iles du Frioul avec on l’espère quelques belles photos.
A bientôt.
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